La France et l'Allemagne sont unies pour mettre au coeur du sommet européen Ecofin, réunion du Conseil pour les affaires économiques et financières, l'efficacité énergétique. Pour cela, les deux pays vont présenter le projet de "Société de financement de la transition énergétique (SFTE)". De quoi s'agit-il exactement ? Réponses.

Tandis que la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a lancé un grand programme pour favoriser la transition énergétique, c'est au tour de l'Europe de s'emparer du sujet.

 

Porté par la France et l'Allemagne, le projet SFTE, piloté par le think-tank The Shift Project et la Fondation Hulot, fait désormais partie du plan Junker, grand programme d'investissement visant à mobiliser 315 milliards d'euros sur trois ans, essentiellement de l'argent privé.

 

SFTE prévoit la mise en œuvre d'un outil de partenariat public-privé, visant à permettre la rénovation des bâtiments publics (écoles, bureaux, hôpitaux...hors logement social) à hauteur d'un million d'euros, et ce, à l'échelle européenne, sans alourdir la dette des Etats. "Les travaux liés à la transition énergétique ne se développeront massivement que si l'on fait preuve d'innovation y compris surtout dans le domaine financier. C'est le projet de la SFTE. Ceci est d'autant plus important que les travaux d'économie d'énergie sont aujourd'hui un des rares investissements, en particulier pour les collectivités locales, qui génèrent pas ou plus de frais de fonctionnement", a souligné Jacques Chanut, lors de la présentation de SFTE.

Des green bonds

Le plan d'investissement européen de Jean-Claude Juncker, s'il bénéficiait à la rénovation énergétique des bâtiments publics, permettrait de créer 600.000 emplois sur trois ans, pour 120 milliards d'euros d'investissements, estime le consortium français SFTE. Les prêts accordés par les banques pourraient être regroupés et titrisés, c'est à dire transformés en produits financiers de type obligations vertes (green bonds). Ils bénéficieraient d'une garantie publique, de l'Union européenne, moyennant une commission payée par les banques. Par la suite, les prêts pourraient être gérés par des investisseurs de long terme (fonds souverains, sociétés d'assurance-vie) ou par la Banque européenne d'investissement (BEI) elle-même.

Une adoption d'ici à fin décembre

Le président de la FFB, Jacques Chanut, s'est montré favorable à ce plan, notamment car il pourrait profiter à toutes les structures : "Le projet est d'importance pour la FFB car nous pensons que sur ce marché, il y a du travail pas uniquement pour les grands groupes mais aussi pour les PME (en direct, groupement, …). Cela constitue une exigence incontournable reconnue et affichée du projet SFTE. Sans cela, la FFB ne serait pas acteur !" Ce plan doit permettre de réduire la consommation d'énergie des bâtiments publics de 10 à 15%, et leurs émissions de CO2, dans les mêmes proportions. Le système prévoit également de s'appuyer sur le dispositif français du Contrat de performance énergétique (CPE) pour le généraliser à l'Europe.

 

Plus de détails devraient être dévoilés ce mardi, lors de la réunion du Conseil pour les affaires économiques et financières (Ecofin) et l'adoption prévue lors du Conseil européen des 18 et 19 décembre.

 

Le SFTE rassemble des industriels (EDF, GDF Suez, Schneider Electric, Vinci) ou professionnels du bâtiment (FFB), des organismes financiers (Crédit Agricole, Caisse des Dépôts, groupe BPCE, Crédit Mutuel Arkea, Meridiam), des collectivités locales (Aquitaine, Centre, Landes, Rhône-Alpes) et des ONG ou fondations.

 

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