En poste depuis septembre 2007, Thierry Julienne fait un point sur l'activité du groupe en France, ses perspectives dans les années à venir, et ses priorités en matière d'environnement.

Batiactu : Vous êtes Directeur général depuis un peu plus de deux ans… Quel a été votre parcours et quelles sont vos ambitions pour la filiale française ?
Thierry Julienne : J'ai été à la fois du côté des industriels et du côté des installateurs. Après mes études, j'ai débuté, en 1983, dans une société de fabrication de stores pour les professionnels à Nice. Puis j'ai racheté, avec l'aide d'un associé, un installateur, et cette société a évolué avec tous les bouleversements de la profession dans les 20-25 années qui ont suivi. On a peu à peu intégré les différents métiers (store, volet roulant, porte de garage, porte d'entrée…) et la société s'est développée, passant de 5 à 30 salariés et 4 points de vente en 2001. Cette année-là, j'ai été contacté par un cabinet de recrutement qui m'a proposé la direction générale de la société ATES, filiale du groupe allemand de protections solaires pour le tertiaire, MHZ. En 2003, je suis devenu Président de cette filiale, puis, en septembre2007, j'ai été à nouveau contacté par un cabinet de recrutement pour prendre le poste de Directeur général de Hörmann France. Ma valeur ajoutée est mon expérience en tant qu'installateur.

 

Batiactu : Quid de l'activité des années 2008 et 2009 ? Quelles sont les perspectives pour l'année en cours ?
Th. J. : L'année 2008 a été très bonne pour le marché et pour Hörmann également, même si l'on percevait déjà des signes avant-coureurs de baisse dans le neuf. En revanche, 2009 a été très difficile en ce qui concerne les premiers mois en Habitat, mais cela s'est heureusement amélioré en seconde partie d'année. Et 2010 commence plutôt bien, même si l'on en sent pas franchement de reprise mais davantage une stabilisation du côté du neuf. Pour l'industrie, c'est plus marqué, car le cycle de vie des produits est plus lent, ce qui signifie que l'on n'a pas véritablement été impacté en première partie de 2009, un peu plus dans la seconde partie, et sans doute en début 2010. La tendance est donc inversée par rapport au neuf. Mais on note que les projets reviennent, les demandes de devis recommencent, même en habitat pour le neuf.
Côté parts de marché, nous sommes leaders en France sur le marché des portes de garage, ainsi que sur celui de la porte sectionnelle. Précisons que le marché est partagé en deux : d'un côté, les fabricants internationaux comme Hörmann (3e acteur sur le marché français avec Novoferm et Normstahl, ndlr) ; de l'autre, une série d'assembleurs régionaux et nationaux qui ne conçoivent pas leurs produits. Hörmann France, première filiale du groupe, réalise environ 100 M€ de chiffre d'affaires. Pour 2010, nous espérons faire un peu mieux que l'an dernier, de l'ordre de quelques pourcents en plus… Cela dépendra de choses que l'on ne maîtrise pas comme l'arrivée de gros chantiers en industrie facturés en 2010 ou 2011.

 

Batiactu : Vous misez tout sur la rénovation, comme beaucoup d'autres acteurs du secteur de la construction. Croyez-vous que ce soit le salut des entreprises en 2010 ?
Th. J. : C'est difficile à dire, mais nous avons des remontées directes de nos installateurs qui nous confirment que les produits vendus le sont dans la rénovation. Toutes les huisseries sont concernées, y compris la porte de garage qui commence soit à fatiguer, soit qui n'est plus hermétique et étanche du fait de son vieil âge, soit celle qui ne convient plus à l'usage du garage… Il y a un vrai potentiel, c'est évident !

 

Batiactu : Quelle est le positionnement d'Hörmann France en matière de développement durable ?
Th. J. : Le cycle de fabrication de nos produits intègre parfaitement cet aspect-là. Ils sont entièrement sans CFC, une matière interdite, mais que l'on trouve dans des produits concurrents provenant d'Europe de l'Est ou de Chine. En outre, avec des références en 20 et 40 mm, équipés de rupteurs de ponts thermiques, et ayant une meilleure isolation, nous oeuvrons dans le sens du respect de l'environnement. Toutefois, la démarche environnementale n'est pas encore suffisamment mise en avant, et je crois que ce sera l'un des défis à relever très bientôt. La génération d'hommes qui accompagné le développement de l'entreprise était une génération d'entrepreneurs et d'architectes ; la nouvelle génération des usines et des agences Hörmann sera différente. Je pense notamment à de nouvelles agences basse consommation ou à énergie positive, et j'espère que la prochaine en France s'inscrira dans cette politique. En tout cas, en tant que DG France, je tends vers cela.

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