L'amiante pourrait être à l'origine de 100.000 décès en France d'ici à 2050, selon des estimations publiées dans un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique (HSCP). Un chiffre important imputable notamment à des cancers des poumons provoqués par ce matériau utilisé pour l'isolation des bâtiments.

Les chiffres sur l'amiante ont de quoi effrayer. Selon un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique (HSCP), l'amiante pourrait faire entre 68.000 et 100.000 décès en France d'ici à 2050.

 

En s'appuyant sur des études de l'Institut de veille sanitaire (INVS), le HCSP pense que 50.000 à 75.000 cancers du poumon seraient dus à l'amiante entre 2009 et 2050. A cela, s'ajoutent "18.000 à 25.000 décès dus au mésothéliome*, sans même compter d'autres cancers tels que ceux du larynx ou des ovaires pour lesquels la responsabilité de l'amiante a été confirmée par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) en 2009". Autre chiffre donné par l'INVS : entre 61.000 et 118.000 décès sont attribuables à l'amiante entre 1995 et 2009, se répartissant entre 25.000 et 36.000 décès suite à un mésothéliome et entre 36.000 et 82.000 décès par cancer pulmonaire du à une exposition professionnelle à l'amiante.

Le bâtiment, un secteur très touché

Dans ce contexte, le bâtiment fait partie des secteurs les plus impactés. En effet, selon le programme ESPrI de l'Institut de veille sanitaire (InVS) et le Régime Social des Indépendants (RSI) lancé en 2005 auprès des artisans retraités, la quasi-totalité des emplois du secteur de la construction est considérée exposée (96 %). Les professions de peintres, d'ouvriers des finitions du bâtiment, de maçons, de plâtriers, de mécaniciens automobiles (entretien, réparation), de plombiers, de couvreurs, de chauffagistes ont été particulièrement exposées. De même, la construction a la prévalence d'exposition la plus forte.

 

* cancer de la plèvre

 

Amiante et réglementation

 

L'amiante est un matériau isolant qui a été fortement utilisé dans les secteurs de l'industrie et de la construction jusqu'à son interdiction complète en 1997. Depuis 1996, les travaux de désamiantage ou de confinement doivent être entrepris si dans un bâtiment le niveau dépasse les 5 fibres par litre d'air. Si un abaissement a été un temps évoqué, le HSCP a jugé "illusoire" dans son rapport de diminuer ce seuil "tant que la réglementation actuelle (...) n'est pas correctement appliquée" en ce qui concerne notamment les repérages et les mesures. L'association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) est montée au créneau pour réclamer une réduction du seuil à 0,5 fibre par litre.

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