Quels secteurs d'activité et professions ont été le plus exposés à l'amiante ces dernières années ? Quelles sont les particularités de la construction ? Les réponses avec le programme ESPrI de l'Institut de veille sanitaire (InVS) et le Régime Social des Indépendants (RSI) lancé en 2005 auprès des artisans retraités.

Le programme ESPrI, mis en place en 2005 par l'Institut de veille sanitaire (InVS) en collaboration avec le Régime social des indépendants dans sept régions, avait pour objectif la connaissance sur l'exposition à l'amiante et son impact sanitaire chez les artisans retraités.

 

Les premiers résultats viennent de tomber concernant le premier volet. Au total, ce sont 9.125 artisans retraités qui ont répondu présents sur les 15.030 artisans invités au programme. Ainsi, 5.993 artisans ont été considérés par les experts comme ayant été potentiellement exposés au cours de leur carrière. "Ces personnes se sont vues proposer un bilan médical. 1.810 artisans ont effectivement réalisé un bilan médical complet, parmi lesquels 295 présentaient une pathologie, bénigne pour la plupart, connue comme pouvant avoir un lien avec l'amiante. Ces personnes ont été informées sur leurs droits à réparation via le Fonds d'indemnisation des Victimes de l'Amiante (FIVA)", explique un communiqué commun de l'InVS et du RSI.

 

La construction, le secteur le plus impacté
Dans le détail, les secteurs les plus touchés sont l'industrie manufacturière, le commerce, la réparation d'automobiles et d'articles domestiques et bien sûr la construction. Du côté de ce dernier, la quasi-totalité des emplois est considérée exposée (96 %). Les professions de peintres, d'ouvriers des finitions du bâtiment, de maçons, de plâtriers, de mécaniciens automobiles (entretien, réparation), de plombiers, de couvreurs, de chauffagistes ont été particulièrement exposées. De même, la construction a la prévalence* d'exposition la plus forte. Sans surprise donc, dans le secteur, la durée moyenne d'exposition est la plus élevée (26 ans), et la proportion d'hommes exposés pendant plus de 30 ans est également la plus élevée (48 %). Néanmoins, l'étude tempère : "Du fait d'une légère surreprésentation de ce secteur parmi les répondants, l'estimation globale de la prévalence d'exposition est probablement surestimée. Les estimations des durées d'exposition sont en moyenne supérieures à 10 ans, et dans les secteurs de la construction et de l'industrie dépassent 20 ans ".

 

Quid de la suite du programme ? La mise en place du suivi épidémiologique, qui a commencé début 2012. A suivre...

 

*Nombre de cas de maladies enregistré dans une population déterminée, et englobant aussi bien les cas nouveaux que les cas anciens.

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