DÉCISION. Ce 27 février 2020, la Cour d'appel d'Angleterre a décidé de ne pas autoriser l'extension de l'aéroport de Londres-Heathrow, donnant ainsi raison aux écologistes mobilisés contre la construction d'une troisième piste sur la plateforme aéroportuaire la plus fréquentée d'Europe.

Ce 27 février 2020, la Cour d'appel d'Angleterre a décidé de ne pas autoriser l'extension de l'aéroport de Londres-Heathrow. En appel, les magistrats britanniques ont donc jugé que le projet ne présentait pas suffisamment de garanties respectueuses de l'environnement et allait à l'encontre des engagements pris pour limiter le réchauffement climatique. Mobilisés de longue date contre la construction d'une troisième piste sur ce qui est l'aéroport le plus fréquenté d'Europe, les écologistes outre-Manche se sont félicités de cette décision judiciaire. D'après nos confrères du Figaro, la direction de l'infrastructure aéroportuaire envisage cependant de faire appel devant la Cour suprême d'Angleterre. "Le Gouvernement pourrait faire appel de la décision, mais cela est très peu probable", indique pour sa part le collectif "Non au terminal 4", opposé en ce qui le concerne à l'extension de Roissy-Charles-de-Gaulle et qui se réjouit également de cette nouvelle. D'après cette organisation, la construction d'une troisième piste à Heathrow aurait engendré plus de 700 nouveaux atterrissages, ainsi que l'émission de 300 millions de tonnes de CO2 supplémentaires.

 

 

A l'heure où son aéroport accueille environ 80 millions de passagers journaliers, Londres s'est de surcroît engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050. La première phase du chantier aurait représenté une facture de quelque 16,4 milliards d'euros. "Ce jugement montre que les gouvernements, les entreprises et les investisseurs doivent maintenant réévaluer et concilier de toute urgence leurs plans avec la limite de 1,5°C fixée dans l'Accord de Paris", a réagi Farhana Yamin, avocate internationale et négociatrice de l'Organisation des Nations-Unies sur le climat. "La décision de la cour d'appel ouvre la voie pour que le gouvernement britannique fasse preuve d'un véritable leadership lors de la COP26." Pour Audrey Boehly, membre du collectif "Non au terminal 4", "c'est une décision historique car c'est la première fois qu'une décision juridique s'appuie sur l'urgence climatique pour annuler l'extension d'un aéroport".

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