RETOUR D'EXPERIENCES. Lors de l'opération Je Rénove BBC menée en Alsace, l'isolation de l'enveloppe a été au cœur des préoccupations et le coefficient de déperdition thermique moyen des maisons a chuté de 75 %. Mais quelles solutions ont été apportées pour les murs, les toitures ou les sous-faces ? Découvrez les résultats de l'étude.

L'opération Je Rénove BBC est particulièrement riche en enseignements. Premier retour d'expérience d'un vaste plan de réhabilitation de maisons individuelles, avec 500 chantiers scrutés, ce programme dresse les grandes tendances de la rénovation thermique, qu'il s'agisse de systèmes de chauffage ou de détails de mise en œuvre à surveiller pour éviter les non qualités. Les travaux portant sur l'isolation de l'enveloppe ont évidemment été au cœur du gain de performance constaté sur le bâti. Quelles solutions ont été privilégiées, quels matériaux sont prioritairement employés, et pour quels gains ?

 

 

Isoler les murs par l'extérieur ou par l'intérieur ?

 

Première conclusion, le coefficient moyen d'isolation Ubât a été considérablement diminué, -75 % en moyenne, grâce à une isolation performante. Deuxième observation : l'intervention sur les parois opaques a été la plus fréquente (305 opérations) devant l'isolation des toitures (295) et celle des planchers bas (282). Et pour cette isolation des murs, c'est la mise en œuvre par l'extérieur (ITE) qui a été la technique la plus employée (66 % des cas) loin devant la mise en œuvre par l'intérieur (ITI) qui ne représente que 21 % de l'effectif. Les 13 % restants agglomèrent "des opérations ayant fait l'objet de plusieurs mises en œuvre (isolation entre montants ou des soubassements)", précise l'observatoire JRBBC. L'avantage de l'ITE ? Une intervention facilitée en site occupé, une surface intérieure conservée et une performance légèrement supérieure (4,5 m².K/W pour l'ITE contre 4 m².K/W). Mais quoi qu'il en soit, les deux solutions présentent des valeurs supérieures à l'exigence du CITE 2016 pour des murs de façade ou en pignon.

 

Quels sont les matériaux isolants choisis ? Très majoritairement le polystyrène (162 occurrences, toutes en ITE) suivi de loin par des matériaux biosourcés comme les fibres de bois (65 cas dont 24 en ITI) ou la ouate de cellulose (17 cas dont 11 en ITI). Des complexes entre ces deux derniers matériaux sont également rencontrés (20 cas). La laine de verre est souvent choisie en isolation par l'intérieur (30 occurrences), tandis que le polyuréthane (8 cas d'ITI) et la laine de roche (5 cas d'ITI), restent anecdotiques.

 

Fibre de bois et cellulose occupent une part de marché non négligeable

 

 

Pour isoler les toitures des maisons, trois familles d'interventions ont été observées : l'isolation des rampants par l'intérieur (entre et sous les chevrons), l'isolation des rampants par l'extérieur (entre et sur les chevrons) et l'isolation du plancher haut (en sur ou sous-face). L'observatoire JRBBC note : "L'isolation intégrale de la charpente par l'intérieur, entre chevrons, sous chevrons ou en faux plafond sous faîtière représente 56 % des opérations et domine l'isolation en extérieur (22 %)". Certaines maisons bénéficient même de solutions mixtes, afin de s'adapter à certaines contraintes du bâti ou du projet du client. Les auteurs notent que les quatorze toitures-terrasses étudiées (rares en Alsace) ont généralement été isolées au moyen de polyuréthane, avec des résultats encore une fois supérieurs aux exigences. Mais quid des autres maisons aux toitures plus traditionnelles ?

 

Découvrez la suite des conclusions de Je Rénove BBC sur l'enveloppe, en page 2

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