"Sur l'indemnisation, nous avons obtenu qu'un engagement écrit des opérateurs soit produit dès la première phase", Jean-Michel Daquin.

 


Batiactu : En amont du discours de Patrick Ollier, le 10 octobre 2016, vous avez multiplié les rendez-vous avec l'exécutif de la Métropole du Grand Paris pour "éviter les erreurs et les couacs" du dernier concours "Réinventer Paris". Notamment pour évoquer les questions de rémunération et d'indemnisations des architectes. Où en est-on à ce jour ?

 

Jean-Michel Daquin : Nous souhaitons avancer avec les collectivités. L'important est qu'elles prennent conscience que l'innovation et la recherche, ne se font pas dans le coin d'une agence d'architecture. C'est pour notre profession un sérieux investissement qui exige un engagement stratégique et financier de tous les acteurs publics et privés.

 

Plus globalement, il faut pérenniser les démarches innovantes en installant des processus plus longs avec évaluations et retours d'expérience, collaborer avec les écoles d'architecture et les labos de recherche, agir en proximité et conseil auprès des élus locaux.

 

Sur l'indemnisation, nous avons obtenu qu'un engagement écrit des opérateurs soit produit dès la première phase. Celui-ci acte l'investissement au profit de l'innovation architecturale. Cet engagement sera une des pièces nécessaires du dossier de candidature, un critère de choix des équipes. N'oublions pas que la consultation, c'est également une cession de terrain avec un projet à la clef et donc un contrat entre un architecte et un maître d'ouvrage.

 


"L'intervention de Patrick Ollier à la tribune a été ressenti comme une douche froide par notre profession…", Didier Chinardet

 

Didier Chinardet :

Dans nos propositions remises dès le 25 avril 2016 à l'équipe de la MGP, nous avions insisté sur le principe de rendre obligatoire l'indemnisation des architectes non retenus. Nous avons été sensibles de voir que ce principe a bien été transcrit dans le règlement de la consultation.

 

Il est écrit : "Le candidat doit assurer la rémunération de l'architecte et en justifier." C'est un premier pas vers la normalisation maître d'ouvrage et maître d'œuvre de ce type d'appel à projets. Cependant l'intervention de Patrick Ollier à la tribune du lancement de l'appel à projets le 10 octobre dernier a été ressentie comme une douche froide par notre profession… En effet, comment demander aux architectes de produire une "esquisse affinée" gracieusement alors que la production d'une esquisse représente, au sens de la loi MOP, un travail important qui appel une rémunération en conséquence.

 

En effet, à l'origine, seule une brève note de motivation et d'intention était prévue, et nous avions admis qu'aucune rémunération particulière ne serait accordée.

 

 

 


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