CATASTROPHE. Le ministre Christophe Béchu s'est rendu dans le Pas-de-Calais ce jeudi 4 avril, alors que des inondations exceptionnelles touchent une nouvelle fois ce territoire, moins de deux mois après le premier épisode. Il a notamment évoqué des mesures à court, moyen et long terme, comme, si nécessaire, la déclaration de "zones inhabitables". Un plan devrait être présenté mardi.

En ce vendredi 5 janvier au soir, alors que la décrue s'annonce enfin, les plaies des inondations exceptionnelles qui ont eu lieu dans le Pas-de-Calais, pour la deuxième fois en l'espace de deux mois, seront difficiles à panser. Ce jeudi, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu, s'est déplacé une nouvelle fois sur place, accompagné d'Olivier Véran, pour assurer les sinistrés, habitants et professionnels, les élus, et les secours, de la mobilisation de l'État à leurs côtés. Mais aussi pour tenter de répondre à leurs nombreuses inquiétudes. "Je mesure la détresse et la fatigue des habitants, des élus et des forces de secours. Je suis venu réaffirmer notre soutien. Les services de l'État sont mobilisés pour protéger la population mais aussi pour reconstruire durablement les infrastructures et les logements" a-t-il rappelé sur X (ex-Twitter).

 

 

Tandis qu'un deuxième plan d'urgence devrait être annoncé mardi, en complément des 50 millions d'euros annoncés en novembre par le président de la République, le ministre a évoqué plusieurs sujets, à court terme en réponse aux dommages, mais aussi à plus long terme, pour faire face notamment aux défis que représente l'adaptation des territoires aux conséquences du dérèglement climatique.

 

En novembre, 280 communes avaient été déclarées en état de catastrophe naturelle, parmi elles, 169 subissent de nouveau des inondations majeures. Christophe Béchu a tenu à les rassurer : oui, il est possible d'avoir une deuxième déclaration, voire "rester dans le même état pour éviter de refaire la procédure", a-t-il ainsi précisé.

 


Déclarer des zones "inhabitables"

 

Face au désarroi de certains sinistrés qui voient leurs maisons touchés une deuxième fois et se posent la question de partir ou de voir leur bien complètement dévalorisé, le ministre a également évoqué comme une possibilité la déclaration de zones "inhabitables", à l'image de ce qui avait pu se faire par le passé. En effet, par exemple, suite aux dégâts provoqués par le passage de la tempête Xynthia, plusieurs propriétaires avaient pu voir leurs biens rachetés par l'État et rasés : "le sujet ne doit pas être tabou" a-t-il ainsi déclaré à nos confrères de BFM-TV. A été également rappelé l'importance du Fonds Barnier, fonds qui peut être notamment mobilisé pour accompagner les particuliers dans ce cas, ainsi que pour "des dépenses d'investissement des collectivités territoriales afin de réaliser des études, des travaux ou des équipements de prévention ou de protection contre les risques naturels" ou "financer les actions d'information préventive sur les risques majeurs", comme le rappelle le ministère sur son site.

 

 

"Nous sommes entrés dans un temps où les manifestations du dérèglement climatique sont de plus en plus nombreuses" a tenu à rappeler le ministre. "Pour y faire face, on doit mettre en place des mesures de long terme." Le ministre a évoqué enfin à nos confrères de BFM-TV, le coût des travaux nécessaires en termes de prévention, estimé à 100 millions d'euros. Un coût qui ne couvre que "des programmes de prévention de futures inondations (…), de travaux identifiés, qui pourraient commencer à se déployer dès cette année 2024."

 


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