En 2006, l'humidité touchait 20% des ménages en France. Un phénomène qui, s'il est en recul de 4 points par rapport à 2002, reste le premier problème de qualité de l'habitat dans l'Hexagone. Parmi les facteurs à l'origine de l'apparition d'humidité dans un logement : état de la construction, vitrage et façade en mauvais état, zones climatiques ou mode de peuplement de l'habitat. Détails.

Grâce à l'amélioration de la qualité des logements existants et de la construction neuve, le problème de l'humidité se trouve petit à petit endigué. Mais il demeure, devant les soucis d'infiltrations d'eau, ou d'évacuation des toilettes, le problème de qualité de l'habitat le plus fréquent. Ainsi, une étude Logement effectuée en 2006 par l'Insee, et reprise en ce début septembre dans une publication du Commissariat général au développement durable, fait état de l'étendue des problèmes d'humidité dans l'habitat français. En 2006, un ménage sur cinq était touché par ce phénomène, un chiffre toutefois en recul de près de 4 points par rapport à la précédente étude de 2002.

 

Cette étude révèle ainsi que « la prévalence des problèmes d'humidité dans l'habitat s'explique avant tout par l'époque de construction et l'état des façades et des vitres ». Un problème qui toucherait notamment un tiers des logements construits avant 1948, individuels ou collectifs confondus - un risque trois fois plus élevé (individuel) et proche du double (collectif) que dans ceux édifiés après 1999, note l'étude - et près de 50% de ceux dont la façade est en mauvais état. L'isolation du bâtiment reste donc un facteur important dans l'apparition d'humidité, puisque « en séparant l'effet propre de l'état de la façade et celui de la période de construction, un logement ayant une façade en très mauvais état présente, en 2006, deux fois plus de risque d'humidité qu'un logement dont la façade est en très bon état », rappelle l'étude. Des façades fissurées ou des fenêtres en mauvais état engendrent également un risque d'humidité.

 

Climat, hauteur et peuplement
L'enquête montre, en outre, que la situation géographique est un facteur important. Selon la zone géographique - et donc du climat qui lui est associé - le risque d'humidité varie plus ou moins. Ainsi, logiquement, le phénomène est plus accentué dans les régions en bord de mer et où les précipitations sont plus abondantes, tandis qu'il se réduit dans les régions plus continentales et plus ensoleillées. De même, la température joue un rôle.

 

Enfin, plusieurs autres indicateurs ont été mis à jour dans l'apparition d'humidité dans les logements. L'étude indique que l'étage, pour les logements collectifs, n'est pas anodin dans ce phénomène, et qu'en toute logique, un étage élevé présente des taux d'humidité bien inférieurs à ceux d'un appartement situé en rez-de-chaussée, par exemple. Même constat pour le logement individuel (phénomène de capillarité). Autre facteur auquel on s'attendait moins : la façon dont est occupé le logement. En effet, le surpeuplement serait aussi une cause d'humidité, notamment à cause d'une production accrue de vapeur d'eau (respiration, douches, lessives, vaisselles plus fréquentes). A cela s'ajoute le fait que le logement est plus ou moins fréquenté : « Les ménages composés de personnes inactives, donc plus présentes dans leur logement au quotidien, souffrent moins de l'humidité que les ménages actifs dont le logement est chauffé moins constamment », souligne l'étude. De la même façon, « la proportion de logements présentant des signes d'humidité augmente significativement avec le nombre d'enfants du ménage ».

 

L'avenir nous dira si les nouvelles constructions et la réhabilitation des logements anciens participeront à endiguer le phénomène d'humidité dans l'habitat. L'étude Insee est réalisée tous les 4 ou 5 ans.

 

Retrouvez l'étude complète en cliquant ici.

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