L'Union HLM a réclamé une décentralisation accrue et davantage de volonté politique de la part des élus locaux afin de réaliser les projets de renouvellement urbain, destinés à améliorer le cadre de vie des habitants des quartiers en difficultés.

Selon une étude menée par les HLM et la Caisse des Dépôts, on enregistrerait, au cours de la période 2001-2010, un accroissement du rythme annuel des démolitions : de 4 500 par an dans les années 1990, ce nombre est aujourd'hui de 9 000. Ainsi, si les conditions étaient réunies, 300 000 logements devraient être démolis dans les quinze prochaines années, soit environ 10% du parc actuel.

"Actuellement, le rythme est de 10.000 logements démolis par an ce qui est notoirement insuffisant d'autant que les crédits budgétaires existent pour atteindre un rythme plus élevé", a indiqué Paul-Louis Marty, délégué général de l'Union nationale HLM.

Interrogés mardi, les services du ministère de l'Equipement et du Logement soulignaient que la politique de renouvellement urbain et de remodelage de certains quartiers "était une priorité du gouvernement et l'objectif était d'atteindre rapidement un rythme de 30.000 logements démolis par an".

La démolition-reconstruction est un axe de la politique du logement, prôné depuis de nombreuses années par les différents ministères du logement, mais sans grand succès. Les opérations, qui sont très longues, sont également très complexes, nécessitant l'intervention de multiples acteurs financiers, administratifs... et doivent intégrer la relocation immédiate des habitants dont les logements ont été démolis, indique-t-on aux HLM.

Reconnaissant que les crédits existent mais ne sont que partiellement utilisés, le ministère de l'Equipement a l'intention, "en étroite collaboration" avec le ministère de la Ville, d'inciter les élus locaux à mener ces projets.

"Pour l'instant, nous avons demandé aux préfets de réactualiser les besoins de renouvellement dans leur région pour établir une carte de France et fixer les priorités", a-t-on ajouté au ministère.

Notons que les trois quarts des projets de démolition à dix ans sont situés dans des communes qui ont perdu des habitants entre 1990 et 1999, période au cours de laquelle la population française a progressé de 3 %. Plus d'un tiers du parc à démolir se trouve même dans des communes qui ont perdu plus de 5 % de leur population.

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