EMPLOI. Les rémunérations pratiquées dans le bâtiment et les travaux publics devraient augmenter en 2022, d'après une étude consacrée aux augmentations salariales. Celle-ci parle d'un "retour à la normale" après deux exercices évidemment marqués par la crise du Covid.

Bonne nouvelle pour les salariés du secteur de la construction : les rémunérations pratiquées dans le bâtiment et les travaux publics devraient progresser de 3,6% en 2022, selon une étude du cabinet de conseil Willis Towers Watson consacrée aux augmentations salariales et menée en juin dernier. Les auteurs du rapport parlent d'un "retour à la normale" après deux exercices évidemment marqués par la crise du Covid (+1,7% en 2021), mais la conjoncture est aussi marquée par une hausse de l'inflation, des difficultés de recrutements, un manque d'attractivité de certains métiers et des problèmes d'approvisionnement en matériaux. Le secteur de l'énergie devrait quant à lui bénéficier d'une hausse des salaires de 2,1% en 2022 (1,7% cette année).

 

 

Selon la même étude, et tous secteurs d'activité confondus, les augmentations salariales moyennes en France ont été de 2% en 2019, 1,8% en 2020, 2,1% en 2021 ; et elles devraient donc s'établir à 2,5% l'année prochaine. En prenant en compte un taux d'inflation de 1,1% en 2022, le gain de pouvoir d'achat pour les salariés de l'Hexagone serait de 1,4 point, contre 0,8 point en 2021 avec une inflation à 1,3%.

 

Plus de la moitié des entreprises constatent que leur situation est "meilleure" que prévu

 

L'heure semble donc être à l'optimisme : 55% des entreprises tricolores interrogées (540 au total) affirment que leur situation économique est "meilleure", voire "bien meilleure" que ce qu'elles avaient prévu. Si elles sont plus de 8% à déclarer avoir gelé les revalorisations salariales en 2021, elles ne sont plus que moins de 1% à envisager un gel complet des rémunérations en 2022. En 2020, les conséquences retentissantes de la pandémie avaient forcé plus de 25% des entreprises à geler leurs salaires.

 

 

Une des principales tendances des services de ressources humaines portera sur la "différenciation" et la "reconnaissance" des salariés "les plus performants", le but étant d'attirer les "meilleurs talents" mais aussi de les retenir. "L'optimisme de ces derniers mois, couplé à une forte tension sur le marché de l'emploi (...), devraient encourager les entreprises à débloquer, en 2022, des budgets d'augmentations supérieurs à ceux observés en 2020 et 2021, tout en renouant avec les augmentations salariales, gelées depuis deux ans pour certaines", analyse Khalil Ait-Mouloud, directeur de l'activité "rewards data & software" en France chez Willis Towers Watson. Qui prévient toutefois : "Néanmoins, une grande majorité d'entreprises devrait avancer prudemment sur ce sujet, sur la base des enseignements des multiples vagues et ralentissements économiques. La réalité des augmentations salariales effectivement attribuées en 2022 pourrait clairement différer selon l'évolution de la situation pandémique dans les prochains mois."

 

Pour l'heure, 32% des entreprises sollicitées dans le cadre de l'enquête prévoient un "plan de recrutement renforcé" au cours des 12 prochains mois, et seulement 7% souhaitent réduire la voilure. Les fonctions commerciales et de développement arrivent en tête des souhaits de recrutements (59%), suivies par les profils d'ingénieurs (40%), de techniciens (39%) et d'informaticiens (35%). "La reprise économique relative et progressive à la suite de la crise du Covid-19, et après plusieurs vagues de restructuration et de réduction ou de gel des recrutements, devrait pousser les entreprises françaises à se renforcer sur le court terme", résume Khalil Ait-Mouloud.

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