Les images terrifiantes de l'anéantissement du World Trade Center auront un impact sur les projets de nouvelles constructions. Malgré tout, les responsables et des promoteurs immobiliers londoniens restent confiants.

Les gratte-ciels ont encore de l'avenir devant eux à Londres malgré l'impact des images terrifiantes de l'anéantissement du World Trade Center (WTC) sur les projets de nouvelles constructions, ont estimé vendredi des responsables et des promoteurs immobiliers londoniens.

Cela dit, les données économiques de ces gigantesques constructions pourraient être modifiées par le risque de voir les entreprises se demander si ces bureaux prestigieux au-dessus des nuages en valent vraiment la peine, et les assurances augmenter sensiblement le coût de la couverture de ces gratte-ciels, ont estimé des avocats.

La destruction du World Trade Center n'était pas le premier attentat contre l'un de ces bâtiments. L'une de ces mêmes tours avait déjà été touchée par une bombe il y a huit ans, et à Londres, l'IRA a posé une bombe dans la tour du Canary Wharf en 1996. Pourtant, plusieurs projets de nouvelles constructions sont en cours à Londres, notamment le "cornichon érotique" de la City, et les responsables de la ville sont déterminés à ne pas se laisser intimider par des terroristes.

"Le maire ne va pas laisser la menace terroriste compromettre l'avenir de Londres", a déclaré Catherine Bithell, porte-parole du maire Ken Livingstone. "Les hauts bâtiments sont un élément de vie, et les bâtiments bas peuvent tout autant devenir la cible d'un attentat".

"Une forte densité est nécessaire parce qu'il ne reste pas beaucoup de place sur tout le territoire de Londres. Parfois, cela veut dire qu'il fait construire plus haut", a ajouté Mme Bithell.

S'ils n'empêcheront pas Londres et les autres grands pôles économiques de continuer à "construire plus haut", les attentats du 11 septembre pourraient cependant avoir des répercussions financières, ont estimé des avocats immobiliers.

L'attentat de 1996 contre le Canary Wharf a lancé une réflexion compliquée sur la manière de couvrir le risque terroriste pour les gratte-ciels, une réflexion aujourd'hui relancée d'autant plus que la destruction du World Trade Center va coûter très cher aux compagnies d'assurances.

"Jusqu'à la semaine dernière, lorsqu'on voulait construire un gratte-ciel, on pouvait penser que les loyers les plus chers seraient ceux des derniers étages", a expliqué un avocat. "Il sera intéressant de voir si ce sera toujours le cas, en particulier avec ce que le marché des assurances a à dire".

Mais les attentats du 11 septembre pourraient influencer autrement le développement de ces quartiers: si le ralentissement économique américain s'aggrave, la croissance mondiale en sera affectée et, indirectement, la demande de nouveaux bureaux.

Le groupe immobilier Canary Wharf a suspendu ses nouveaux investissements en raison de l'encombrement prévisible du marché des bureaux "tant que la situation économique reste incertaine", a rappelé Wendy Timmas, porte-parole du groupe. "Le même acte de terrorisme a frappé le Pentagone, qui compte quatre étages", a-t-elle cependant noté.

Les images du World Trade Center en feu ont particulièrement secoué les employés d'une grande banque britannique d'investissement, qui doit déménager l'année prochaine dans une tour de Canary Wharf. "Beaucoup y pensent mais sans en parler. Comme c'est l'année prochaine, les gens pensent que tout sera rentré dans l'ordre d'ici là", a raconté une employée.

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