Un avis rendu par le rapporteur public pourrait remettre en cause ou du moins différer la réalisation du Grand Stade de Lyon. La déclaration d'intérêt général de la future infrastructure pourrait être annulée si le tribunal administratif suivait cet avis. Pointé du doigt: le flou autour du financement. Explications.

Rebondissement dans la construction du futur Grand Stade de Lyon. La déclaration d'intérêt général (DIG) de l'infrastructure pourrait être annulée si le tribunal administratif suit l'avis rendu mardi par le rapporteur public, a précisé l'avocat d'un riverain qui avait déposé un recours. En cause le financement jugé flou : «Le rapporteur public, suivant les moyens que nous avons soulevés, juge que le projet transmis au gouvernement, qui a servi de base à cette DIG, ne comporte aucune indication sur le coût de l'opération et sur son mode de financement», a déclaré à l'AFP l'avocat Etienne Tête, également conseiller municipal EELV à Lyon. Et d'ajouter : «Le rapporteur se demande s'il n'y a pas des aides directes ou indirectes du Grand Lyon et de la commune de Décines, qui ont vendu des terrains en-dessous de la valeur du marché, ce qui pourrait être contraire au droit européen». Plus concrètement, le rapporteur public indique dans ses conclusions, transmises à l'AFP : «Compte tenu du silence quasi total gardé sur l'aspect financier, le projet ne peut être, légalement, regardé comme ayant été suffisamment défini, pour que le ministre ait pu le déclarer d'intérêt général». Le tribunal administratif de Lyon doit rendre sa décision d'ici un mois. L'affaire semble donc loin d'être réglée.

 

Pour rappel, le Grand Stade de Lyon de 60.000 places, qui doit accueillir les futures matches de l'Euro-2016 de football, est porté par le président de l'Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas. Ce dernier a précisé que l'enceinte serait financée par des fonds entièrement privés à hauteur de 450 millions d'euros, la collectivité prenant en charge les seuls accès au stade pour 180 millions d'euros. D'ailleurs, un contrat de partenariat privé/privé a été signé avec Vinci en juillet 2011.

 

Pour l'instant, la première pierre de ce grand stade n'a pas encore été posée et cet avis risque encore de retarder le chantier dont la fin est programmée pour la saison de football 2014-2015. A noter également que d'autres recours sont en cours d'instruction. Affaires à suivre…

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