Lors d'une réunion de ministres à Matignon, le gouvernement a confirmé vendredi son intention de construire 50.000 logements étudiants en dix ans, dont 2.500 dès la rentrée 2005, et d’en réhabiliter 70.000 autres. L’UNEF est satisfaite mais reste vigilante.

Marc-Philippe Daubresse, secrétaire d’Etat au logement, et François Fillon, ministre de la Jeunesse et des Sports ont présenté et fait valider par le gouvernement les propositions relatives au logement étudiant et à l’accompagnement social étudiant. Des propositions formulées dans un rapport par le député UMP Jean-Paul Anciaux.

Ce rapport comprend un ensemble de mesures dont l’accélération de la construction de nouvelles résidences des CROUS (50.000 logements en dix ans, dont 2.500 dès la rentrée 2005), et la modernisation de son parc ancien (70.000 logements à réhabiliter en dix ans, sur les 150.000 en gérance).

La loi de Robien sur l’investissement locatif permet une relance de la construction de résidences étudiantes par des investisseurs privés. Le rapport Anciaux préconise que les CROUS puissent prendre en gestion des résidences de ce type pour y accueillir notamment des étudiants internationaux disposant de ressources suffisantes.
Par ailleurs, le logement étudiant devrait figurer dans chaque Plan Local de l’Habitat.

Matignon fait savoir dans un communiqué que face à la pénurie criante, les recteurs d'académie devront mettre en place à la rentrée un dispositif pour "améliorer l'information" sur les offres existantes et "inciter à la location ou la sous-location en faveur des étudiants".
Il a aussi été décidé de "déplafonner l'allocation logement et de la verser directement aux Crous, ce qui permettra de simplifier de manière radicale les procédures pour les étudiants", a souligné François Fillon.

Yassir Fichtali, président du principal syndicat étudiant (l’UNEF), s’estime "satisfait de la confirmation des mesures sur le logement dans la mesure où les négociations budgétaires avec Bercy s'avèrent très difficiles, mais se déclare préoccupé par l'application concrète de ces mesures, et notamment tous les problèmes liés à la maîtrise d'ouvrage des travaux de constructions".
Selon lui, il faut se méfier des effets d'annonce : "70.000 rénovations en dix ans, et donc 7.000 par an, ce n'est pas simple à mettre en place. Luc Ferry avait annoncé 7.000 par an, mais en réalité il y en a eu moins de 4.000 cette année".

Yassir Fichtali ajoute que "dans les contrats de plan Etat-région, l'argent peut être budgété pour les rénovations et bloqué par manque de terrains disponibles, parce qu'il n'y a pas eu une mobilisation suffisante de l'ensemble des acteurs sur le terrain. Parfois il y a même réaffectation des sommes vers d'autres projets".

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