La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a livré mercredi un livre blanc intitulé «Construire l’avenir», dans lequel notamment elle préconise de réformer le statut de l’Afitf (Agence de financement des infrastructures de transport de France). En outre, son président Patrick Bernasconi devait rencontrer jeudi le ministre de l’Immigration.

Parce qu’elle a «le sentiment qu’elle a son mot à dire,» la FNTP a livré mercredi un livre blanc. Préfacé par l’historien économiste Jacques Marseille, l’ouvrage met en avant les thèmes récurrents étudiés par les commissions de la Fédération, notamment en ce qui concerne la formation et le recrutement des jeunes, ainsi que le développement et l’aménagement durables.

Ce rapport affirme son ambition de «réduire cette nouvelle fracture sociale» constituée par la disparité de l’offre des transports en communs, et suggère la reconnaissance d'un «droit opposable» à la mobilité. La FNTP rappelle également que son secteur «emploie 300.000 salariés et embauchera plus de 100.000 jeunes au cours des dix prochaines années,» et veut ainsi contribuer à réduire la fracture scolaire.

Une norme HQE spéciale TP
Concernant le développement durable, la Fédération recommande la mise en avant de procédés innovants en termes de recyclage des déchets sur les chantiers, et l’utilisation de produits dont la consommation de ressources naturelles et de combustibles est moindre. Le président de la Fédération Patrick Bernasconi fait également part de son souhait de voir la création pour les travaux publics d’une démarque HQE (haute qualité environnementale), telle que celle qui existe déjà pour le bâtiment. La FNTP recommande le lancement d'un grand programme d'innovation écologique pour l'aménagement des villes.

Afin de mettre en œuvre ces grands thèmes, la FNTP propose notamment de transformer l’Afitf (Agence de financement des infrastructures de transport en France) en «une véritable Agence dotée d’un statut de droit privé, comme son homologue allemande, la VIPG». Le financement des infrastructures nationales et métropolitaines serait quant à lui fondé sur les futures recettes de la directive «Eurovignette» des poids-lourds ainsi que sur une partie des fonds de la taxe carbone, dès la mise en place de celle-ci.

Rencontre avec le ministre de l’Immigration
Par ailleurs, le président de la FNTP devait rencontrer jeudi le ministre de l’Immigration Brice Hortefeux. «Environ 10% de nos effectifs sont de nationalité étrangère. De plus, nos entreprises sont leaders dans nombre de pays de l’Est,» indiquait-il mercredi dans un entretien au journal Les Echos. Le président de la FNTP dit vouloir «privilégier les salariés de ces pays de l’Est et ensuite, en fonction des besoins, les travailleurs des pays tiers. En outre, il faut se limiter aux salariés qualifiés.» Interrogé sur le manque de main d’œuvre non qualifiée, Patrick Bernasconi expose qu’il «ne faudrait pas, que l’Etat, sous prétexte d’ouvrir les frontières, s’exonère de ses responsabilités en matière de formation». Quant à la lutte conter le travail au noir, «rien de tel que d’élever le niveau de qualification des salariés au niveau européen,» préconise t-il.

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