DEVELOPPEMENT DURABLE. "La gratuité de la reprise des déchets n'existe pas dans une économie, même circulaire", a asséné Franck Bernigaud, président de la Fédération du négoce de bois et de matériaux de construction, ce mercredi 20 novembre, alors que le projet de loi relatif à l'économie circulaire faisait l'objet d'une discussion devant la Commission du développement durable de l'Assemblée nationale le même jour.

L'actualité ne pouvait mieux servir la fédération du négoce de bois et de matériaux de construction. La FNBM organisait ce mercredi 20 novembre son déjeuner annuel, le jour même où le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire, adopté par le Sénat, faisait l'objet d'une discussion générale devant la Commission du développement durable de l'Assemblée nationale, en présence de Brune Poirson, secrétaire d'Etat à la Transition écologique. "La problématique des déchets du bâtiment doit nous rassembler", a lancé à ses 250 invités, réunis à Paris, Franck Bernigaud, le président de la FNBM, qui enchaînera sur un deuxième mandat de trois ans à partir du 1er janvier 2020.

 

Le projet de loi prévoit en effet d'instaurer une reprise gratuite des déchets de chantier triés à partir de 2022. Une gratuité qui doit être compensée par un prélèvement sur les ventes de matériaux de construction, sur le principe pollueur-payeur. "La gratuité de la reprise des déchets n'existe pas dans une économie, même circulaire", a asséné Franck Bernigaud. Et le président de la FNBM d'enfoncer le clou : "La mise en place autocratique d'une filière REP [responsabilité élargie au producteur, un mécanisme juridique permettant la gratuité de la reprise des déchets grâce à l'instauration d'un éco-organisme dédié ; Ndlr] aboutira à un renchérissement des prix des matériaux."

 

4 400 solutions proposées sur 2 700 points de vente

 

La FNBM n'est pas seule dans son combat. Elle fait partie d'un collectif de quatorze organisations professionnelles de la filière qui ont fait des contre-propositions au gouvernement afin de présenter un schéma inter-professionnel. L'idée étant que la reprise des déchets de chantier implique des coûts, de formation du personnel, de logistique, que les distributeurs de matériaux refusent d'être seuls à supporter.

 

Le président de la FNBM n'a pas manqué de rappeler l'implication des distributeurs de matériaux de construction dans la reprise des déchets depuis plus de deux ans. L'article 93 de la loi Transition Energétique pour une Croissance Verte les oblige en effet à organiser la reprise des déchets de chantier depuis le 1er janvier 2017. Ils sont ainsi parvenus à proposer environ 4 400 solutions à leurs clients sur 2 700 points de vente, selon la FNBM. "C'est par le dialogue que nous pourrons faire en sorte que les déchets du bâtiment créent de la valeur" sur le plan environnemental, a insisté Franck Bernigaud. Un dialogue que la FNBM aura sans nul doute avec nombre de députés dans les prochaines semaines.

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