C'est fait. Après de longues négociations, le gouvernement d'Angela Merkel a décidé l'abandon du nucléaire civil en Allemagne en 2022. La catastrophe de Fukushima aura été un tournant décisif dans ce pays où le nucléaire couvre 22% des besoins en électricité. Détails.

L'Allemagne est la première grande puissance industrielle à sortir du nucléaire. Ce sera chose faite à partir de 2022, date à laquelle les 17 réacteurs devront cesser leur production.

 

Les négociations à propos de la sortie de l'atome auront été bien difficiles, mais, lundi, le gouvernement de la chancelière Angela Merkel a tranché : l'Allemagne renonce au nucléaire civil. D'ici à 2021, 14 des 17 réacteurs du pays seront mis hors service, les trois plus récents continueront, eux, de fonctionner jusqu'à fin 2022. Après Fukushima, la décision de déconnecter les 7 plus anciens réacteurs avait été prise, dans l'attente du résultat d'un audit commandé mi-mars. Ces derniers ne seront donc pas réactivés, mais l'un d'entre eux sera maintenu « en veille » en cas de pic de demande et pour pallier tout manque en plein hiver. Ces décisions seront formulées le 6 juin prochain.

 

Effet domino ?
Désormais, l'Allemagne va devoir trouver comment produire les 22% de ses besoins en électricité actuellement couverts par les centrales nucléaires. Le recours à la construction de centrales conventionnelles, type charbon ou gaz, serait à l'étude, selon l'AFP, tandis que l'éolien en mer reste également une priorité. Dans le même temps, l'Allemagne devra réduire de 10% sa consommation d'électricité d'ici à 2020. Une somme de contraintes qui alimentera les réflexions autour des énergies alternatives dans les mois et années à venir.

 

Les réactions en France ne se sont pas fait attendre. Si la problématique demeure différente puisque 85% de l'énergie produite dans l'Hexagone est issue du nucléaire (contre 22% en Allemagne), la sortie du nucléaire a de nouveau fait débat. Lundi soir, le Premier ministre déclarait, depuis Strasbourg, que la France « respecte la décision allemande » de renoncer au nucléaire, mais que ça n'est « pas le choix » fait par le gouvernement français, pour qui cette énergie constitue une « solution d'avenir ».

 

De son côté, la présidente d'Areva, Anne Lauvergeon s'est également montrée prudente suite à l'annonce du gouvernement allemand. « C'est une décision totalement politique. Il n'y a pas eu de référendum, ni d'appel à ce que pensait l'opinion publique, même si les sondages montrent l'émotion des Allemands », a-t-elle déclaré sur les ondes de BFM Radio. La présidente du groupe nucléaire français estime par ailleurs que « d'ici à 2022, il peut se passer beaucoup de choses », mettant en doute le caractère « irréversible » de la décision allemande.

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