CONJONCTURE. Toujours sous leur niveau d'avant-Covid, les défaillances d'entreprises poursuivent malgré tout leur recrudescence et dépassent largement leurs chiffres de 2022. Les professionnels de la construction sont bien plus impactés que ceux de l'immobilier.

La situation continue à s'aggraver. Depuis l'automne 2021, les défaillances d'entreprises repartent à la hausse, après une forte accalmie due à la crise sanitaire, marquée par la modification temporaire des dates de caractérisation et de déclaration de l'état de cessation de paiements, ainsi que par les mesures de soutien aux trésoreries des entreprises.

 

 

D'après la Banque de France, 45.120 redressements judiciaires ont été comptabilisés entre avril 2022 et mars 2023, ce qui représente une envolée de 49% sur 12 mois (30.285 il y a un an). Aucun secteur économique n'est épargné par l'ampleur du phénomène. Dans le cas du bâtiment et des travaux publics, 9.167 entreprises ont mis la clé sous la porte au mois de mars 2023, soit une hausse très importante de 42,2% en un an (6.448). Sans pour autant atteindre le niveau de 2019 (11.089 procédures), qui reste encore supérieur de 17,3% aux chiffres enregistrés le mois dernier.

 

Le niveau de 2019 se rapproche de plus en plus

 

 

La même tendance s'observe dans l'immobilier, bien qu'elle soit moins prononcée. Environ 1.430 sociétés évoluant dans ce secteur ont déposé le bilan en mars, ce qui représente un bond de presque 15% sur 12 mois (1.244 en 2022). Les activités immobilières restent cependant bien moins exposées aux turpitudes économiques que les professionnels du BTP. Et là encore, on est encore loin des niveaux d'avant-Covid : en 2019, 1.631 entreprises de l'immobilier avaient fait faillite, soit 12,4% de plus qu'aujourd'hui. Ceci dit, dans les deux cas, la marge se réduit de plus en plus.

 

Une fois de plus, les petites et moyennes entreprises (PME) sont les plus frappées par les difficultés conjoncturelles. Tous secteurs confondus, plus de 45.000 d'entre elles ont été en cessation de paiements en mars dernier, ce qui représente un décollage de 49% sur un an. Parmi elles, 41.736 micro-entreprises ont mis la clé sous la porte (+46,6%). Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grands groupes sont aussi concernés : avec 39 dossiers en mars 2023, contre 22 un an auparavant, le phénomène a décollé de 77,3% sur 12 mois, et même de 50% en comparaison à 2019. Autrement dit, les grandes entreprises connaissent désormais plus de faillites qu'en 2019, ce qui n'est toutefois pas encore le cas des TPE-PME.

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