Dans un rapport publié vendredi, l’Agence européenne de l’environnement (EAA) a recensé en Europe environ 250.000 sites pollués, nécessitant une réhabilitation, un chiffre qui pourrait augmenter rapidement. Détail.

Dans les 32 pays européens membres de l’EAA (les 27 de l'UE plus l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Suisse et la Turquie), le nombre de sites qui ont accueilli des activités polluantes est de près de 3 millions. Et 1,8 million d'entre eux ont été identifiés comme potentiellement pollués, indique l'EAA dans un rapport publié vendredi.

Selon l’agence, depuis 30 ans, plus de 80.000 sites pollués ont été nettoyés dans les pays pour lesquels des données sont disponibles. Mais «bien que des efforts considérables aient déjà été entrepris, il faudra des dizaines d'années pour nettoyer les contaminations héritées du passé», ajoute-t-elle. L’EAA précise même dans son rapport que si la tendance actuelle se poursuit, le nombre de sites à réhabiliter augmentera de 50% d'ici 2015.

Principaux polluants : les métaux lourds
Ces pollutions proviennent principalement d'activités industrielles (mines, pétrochimie) ou commerciales (stations d'essence) et de traitement de déchets. Selon l’étude de l’EAA, les métaux lourds sont à l'origine de 37,3% des cas de sols pollués, devant notamment les produits pétroliers (33,7%), les hydrocarbures aromatiques (19,3%) et les phénols (3,6%).

Pollueur pas toujours payeur
L’EAA constate enfin que si la plupart des pays concernés en Europe appliquent dans leur réglementation le principe «pollueur-payeur», environ 35% des sommes consacrées aux actions de réhabilitation provient de fonds publics, souligne également le rapport. Les décontaminations sont décidées en fonction des risques encourus pour la santé et l'environnement, la protection des ressources en eau justifiant souvent des opérations de réhabilitation des sols pollués.

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