Un grand immeuble de bureaux, rénové, mais vide de tout fonctionnaire, défraie la chronique à Rouen : il est en fait loué à grands frais par l'Etat depuis 21 mois et son occupation est toujours incertaine. De son côté, la préfecture de Seine-Maritime estime que le déménagement a été suspendu à cause de la Réforme territoriale…

A Rouen, un immeuble de neuf étages défraie la chronique. Son nom, Le Concorde, datant de 1979 est situé sur la rive gauche de la ville, dans le quartier Saint-Sever et comprend 11.000 m² de bureaux et 210 places de parking en souterrain. Il avait été occupé jusqu'en 2009 par la direction régionale de France Telecom. La raison de la polémique ? : Il est en fait loué à grands frais par l'Etat depuis 21 mois et son occupation est toujours incertaine. De son côté, la préfecture de Seine-Maritime estime que le déménagement a été suspendu à cause de la réforme territoriale.

 

C'est effectivement en 2009 que l'Etat décide de regrouper plusieurs directions dans un même immeuble (Agence régionale de santé, concurrence, consommation, emploi, protection des populations, jeunesse et sports...) et entre en contact avec le propriétaire des murs, une société civile immobilière de Nantes.

 

Ensuite, en 2011, le bailleur y engage des travaux de réhabilitation, l'Etat des travaux d'aménagement, et le loyer est fixé en dessous du prix du marché, signale Paris Normandie, à l'origine de l'information.

Amiante et chantier suspendu en 2014

Mais l'affaire s'envenime : "Dès l'engagement des travaux, en 2011, des divergences sont apparues entre le bailleur et le locataire liées à des retards ou encore au non-respect d'obligations réglementaires ou contractuelles, notamment en matière d'amiante", explique à l'AFP, Jean-Marc Magda, le directeur de cabinet du préfet de région de la Haute-Normandie. Les divergences se poursuivent alors et le premier loyer n'est payé qu'en février 2014. Le mois suivant, des contrôles montrent qu'il reste encore un peu d'amiante et l'Etat décide d'arrêter le chantier et de suspendre le déménagement des services.

L'opération suspendue au niveau interministériel

En octobre 2014 survient la réforme territoriale. Sans savoir si telle ou telle direction devra rester à Rouen ou aller à Caen dans une grande Normandie réunifiée, l'opération est suspendue, au niveau interministériel.

 

Mais pas de suspension possible des loyers dans un Etat de droit. Aucun chiffre n'a été fourni par la préfecture, mais Paris Normandie évoque un loyer de 100.000 euros par mois. Ce qui ferait une addition salée d'au moins 2,1 millions d'euros.

 

L'Etat va-t-il pouvoir récupérer une partie de ses fonds, s'interrogent désormais les acteurs locaux. De son côté, la Justice n'a pas été saisie, mais des cabinets d'avocats sont à la recherche de "la meilleure solution possible pour les deux parties, qui comprend les conditions financières", a indiqué de son côté la préfecture de Région de la Haute-Normandie.

 

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