Après avoir investi dans les objets connectés, les infrastructures réseau ou les outils d'aide au photovoltaïque, Google poursuit son incursion dans le domaine du bâtiment. Le géant de l'Internet entend proposer une plateforme d'échanges de données pour les professionnels, véritable interface entre différentes solutions informatiques. Son nom : Flux. Détails.

On connaissait Google Nest, le thermostat connecté, Google Sunroof, le logiciel qui évalue la production solaire d'une toiture, et Google Fiber, une offre de connexion très haut débit aux Etats-Unis, voici maintenant Google Flux, le dernier né des projets du géant du Web. Et il entend révolutionner la façon de concevoir et de construire des bâtiments. L'équipe de Flux, qui défend une "architecture durable", souhaite en effet "améliorer la qualité des constructions, la proximité des communautés et minimiser l'impact sur l'environnement". Le projet, démarré dans les laboratoires Google[x] à la fin de 2010, a pour mission de répondre simultanément à deux problématiques : la production de logements abordables pour une population urbaine en forte croissance tout en faisant face au défi du changement climatique.

 

Créer des interfaces entre différentes solutions logicielles

 

Le moyen d'y parvenir, selon Google ? Créer des outils cloud, afin de faciliter les échanges de données entre les architectes, ingénieurs et constructeurs, afin de "rationnaliser des flux de conception complexes". La solution développée par les équipes de Google agit donc comme une interface pour que les professionnels s'échangent automatiquement les fichiers d'un projet, qu'il s'agisse de programme architectural, de dessins schématiques, de modèles d'analyse ou de calendrier pour la livraison de matériaux. Car, selon les concepteurs de Flux, les logiciels de conception actuels reposent encore sur des échanges manuels de fichiers informatiques et sur la conversion ou la fusion de données, des étapes supplémentaires qui sont sources d'erreurs. L'outil de Google se propose, grâce à des plugins, de travailler en symbiose avec les logiciels courants (Excel, Rhino/Grasshopper, Revit/Dynamo). Sa devise : "Laissez nous nous charger de 'la plomberie' de façon à ce que vos équipes puissent passer du temps sur ce qui est important : concevoir". Le site dédié, http://flux.io/ promet d'autres applications afin d'interagir avec AutoCAD, Sketchup et 3DS Max dans un proche avenir.

 

Automatiser les échanges de données et de fichiers

 

Les concepteurs de Flux donnent cet exemple de processus : à partir d'un fichier Excel permettant de contrôler les exigences d'un projet et d'effectuer des calculs complexes, il est possible d'envoyer ces exigences à Grasshopper afin de conduire une analyse spatiale et de tirer des conclusions puis de retourner des relevés métriques vers Excel pour faire des comparaisons et en tirer une synthèse. Il est également possible de répartir un projet Grasshopper complexe entre différents membres d'une équipe qui utilisent des scripts distincts. L'outil Google se chargera ensuite de les synchroniser tous, en direct ou à la demande. Une fois que la conception schématique est arrêtée, l'utilisateur peut envoyer les axes et géométries de référence à Revit via Dynamo. Le modèle tridimensionnel est ainsi automatiquement mis à jour. A partir de Dynamo, un estimatif des matériaux est extractible dans un tableau Excel qui se met, lui aussi, à la page en direct, suivant les modifications du modèle Revit. Le processus BIM se trouve là, bien exploité.

 

L'utilisation de tels procédés automatisés permettraient, selon les équipes de Flux, d'économiser de 30 à 50 % sur les coûts de construction et de raccourcir les délais dans des proportions similaires. Ils mettent également en avant la facilité accrue pour générer des projets architecturaux géométriquement complexes, qui demandent de nombreuses itérations et des vérifications d'ordinaire fastidieuses. Une nouvelle façon d'envisager l'architecture donc, et de "faire du monde a better place"...

 

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