ENR. Le compte-rendu du débat public sur le futur projet d'éolien en mer au large des côtes normandes a été publié par la commission particulière. L'Etat a maintenant jusqu'au 19 janvier 2021 pour répondre.

Les discussions se sont déroulées entre novembre 2019 et août 2020. Le tout dans un "contexte critique", sur fond de crainte des pêcheurs quant aux conséquences du Brexit sur le rétrécissement de leur zone d'activité, et de crise sanitaire qui a entraîné quelques changements d'organisation. La commission particulière du débat public sur le projet d'éolien en mer au large des côtes normandes a rendu ses conclusions le 19 octobre 2020. Et il a montré un grand besoin d'information de la part des citoyens, ainsi que la nécessité de mieux planifier les usages de la mer, note le rapport.

 

Trois parcs sont déjà programmés au large des côtes normandes : Courseulles-sur-Mer, Fécamp, et Dieppe-Le Tréport. Leur construction n'a pas démarré, mais le Gouvernement souhaite en implanter un quatrième. Comme l'expliquait Sophie Mourlon, directrice de l'énergie pour le Ministère de la Transition écologique, lors d'un débat dans le cadre de Paris Infraweek, il y a quelques jours, l'objectif est de lancer l'appel d'offres avant la fin de l'année, pour une attribution en 2022, un peu décalée à cause de la crise sanitaire. La mise en service serait pour 2028.

 

Des zones "intouchables"

 

Ce débat public s'est "engagé sur fond de déjà-vu, de défiance envers le maître d'ouvrage (l'Etat, NDLR) et d'incrédulité quant aux apports réels des études d'impact", souligne la synthèse. Pour la première fois pourtant, il était organisé très en amont du projet, les participants étant invités à se prononcer sur sa localisation et celles d'autres parcs potentiels.

 

Ils ont ainsi défini des zones "intouchables" pour cause de ressource halieutique ou de patrimoine (plages du Débarquement, Etretat, etc). Ils les ont aussi souhaités loin des côtes (au-delà de 30 km), ou, pour certains, près des trois parcs déjà prévus afin d'en limiter les coûts. Afin de mieux faire cohabiter les usages, la commission préconise par ailleurs dans ses recommandations de permettre la pêche dans les nouveaux parcs, comme cela se fait déjà en Europe du Nord.

 

 

La recherche scientifique, associée à l'expérience des usagers, doit en outre être développée pour établir l'impact des activités éoliennes sur la faune marine et "lever les controverses inutiles". Au-delà, la commission demande à l'État de mettre à disposition du public "un bilan écologique et économique complet de toutes les sources de production électrique, nucléaire compris", pour mieux faire comprendre ses choix en matière de ressources énergétiques. Le gouvernement a jusqu'au 19 janvier pour répondre.

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