REACTION. Les professionnels du gros-oeuvre, par la voix de l'Union de la maçonnerie et du gros-oeuvre (UMGO-FFB), se déclarent opposés à la certification obligatoire pour la pose des armatures, demandée par une sénatrice lors des questions au gouvernement.

La sénatrice LR Catherine Deroche a demandé aux pouvoirs publics, lors des questions au Gouvernement le 21 novembre 2017, de rendre obligatoire la certification des armatures utilisées dans le béton armé, pour les entreprises de fabrication et de pose. Elle se basait sur le drame de l'effondrement d'un balcon, il y a un peu plus d'un an, à Angers, qui avait fait quatre victimes. Cette demande est également portée par l'Association professionnelle des armaturiers (APA). Le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, a dit qu'il se prononcerait sur ce sujet lorsqu'une étude, qui devrait être demandée prochainement à l'AQC sur les risques liés aux balcons, serait rendue.

 

Quoi qu'il en soit, pour l'Union de la maçonnerie et du gros-oeuvre (UMGO-FFB), contactée par Batiactu, cette idée n'est pas pertinente. "Comme indiqué par la sénatrice Catherine Deroche, la qualité des armatures est encadrée par de nombreuses normes", nous explique un porte-parole de l'organisation professionnelle. "Or, celles-ci sont d'ores et déjà rendues nécessaires pour être conforme au NF DTU 21, dont la dernière version est sortie en juin dernier, norme relative à l'exécution des ouvrages en béton armé. Et il faut savoir que si ce DTU n'est pas appliqué, l'entreprise n'est pas assurée."


L'obligation d'une certification sur la pose des armatures : "une réponse hâtive et inopportune"

 

Par ailleurs, l'UMGO insiste sur le fait que les conclusions de l'enquête concernant le drame d'Angers ne sont pas connues. Ainsi, pointer telle ou telle partie du bâti, en l'état actuel des choses, paraît prématuré. "Les balcons sont des ouvrages qui requièrent beaucoup de soin : tant dans leur conception et leur mise en œuvre que dans leur entretien. Les points d'attention sont nombreux : porte-à-faux, écoulement des eaux, accessibilité, thermique, sismique, incendie…", détaille l'UMGO. "Appréhender l'ouvrage 'balcon' sous le seul prisme des armatures est donc très restrictif. De sorte que l'obligation d'une certification sur la pose des armatures constituerait une réponse hâtive et inopportune."

 

Enfin, les représentants d'entreprises de gros-oeuvre rappellent que "le référentiel Qualibat de qualification et certification des entreprises de construction encadre largement les compétences requises pour la réalisation d'ouvrages en béton armé et béton précontraint".

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