Alors que la hausse des prix de l’acier continue de pénaliser les professionnels de la construction, la Fédération française du bâtiment (FFB) ne voit pas d’un très bon oeil les menaces de disparition du prêt à taux zéro, le "chantage aux allègement de charges" et craint un non respect des engagement budgétaires pour la restauration des monuments historiques.

Pour l’instant, tout va bien. Lors d’une rencontre avec la presse, Christian Baffy, président de la Fédération française du bâtiment a même estimé que l'activité dans le secteur devrait "rester soutenue" d'ici la fin de l'année.
"Le premier semestre a été bien orienté avec la création de 10.000 emplois de juillet 2003 à juillet 2004 et des carnets de commandes proches de six mois", a-t-il déclaré.
Ainsi, les permis de construire et mises en chantier annoncées "laissent espérer 350.000 logements commencés pour 2004". Seul l'immobilier d'entreprise reste en repli.

Cette reprise de la construction de logements résulte de facteurs comme la délocalisation des ménages, le succès du dispositif d'amortissement fiscal Robien, le développement des acquisitions par les investisseurs étrangers et le transfert probable de la demande de l'ancien vers le neuf, a expliqué la FFB.

Mais es professionnels du bâtiment se sont montrés inquiets pour l’avenir.
Plusieurs signes laissent entrevoir des difficultés pour le secteur. En premier lieu, l'augmentation des prix de l'acier et des matières premières : "Après une accalmie temporaire, les prix du cuivre, du plomb mais aussi de la ferraille, et qui entrent dans la composition de l’acier, repartent à la hausse. Par ailleurs, les producteurs annoncent de nouvelles augmentations de prix d'ici la fin de l'année" a affirmé Christian Baffy. "Nos marchés étant passés à prix ferme, il est exclu que nos entreprises en assument seules les conséquences financières !" a-t-il ajouté.

Autre sujet de préoccupation pour les professionnels : la disparition du prêt à taux zéro, qui devrait être remplacé par un crédit d'impôt. La Fédération n'acceptera le nouveau dispositif que s'il permet "la même efficacité en termes d'apport personnel et de solvabilisation", a déclaré M. Baffy. "Un crédit d’impôt ne remplacera jamais un apport personnel" estime-t-il. Pour le patron des patrons du BTP, "c’est toute une classe de ménages modestes qui risquent d’être privés de l’accession à la propriété".

La FFB a dit également s'inquiéter "d'un chantage aux allègements de charges institués par la loi Fillon". Ces allègements visent selon elle à faire passer le "coût pharaonique des 35H et l'alignement des multiples SMIC".
Toujours à propos des charges, la FFB s’inquiète de leur "augmentation continue". "Aujourd’hui, le gouvernement envisage d’augmenter la taxe d’apprentissage de 0,18% en trois ans" a rappelé Christian Baffy.

Enfin, la fédération souhaite en outre que le budget 2005 soit en cohérence avec les objectifs "quantitatifs" affichés par le gouvernement, notamment en matière de construction de logements sociaux. Cette année, un non-respect des engagement budgétaires s’était déjà manifesté pour la restauration des monuments historiques. "Il faut rapidement mettre en place des besoins qui restent considérables les moyens nécessaires" estime Christian Baffy.

Toutes ces inquiétudes s’ajoutent à ce qui reste "la préoccupation principale" des professionnels du bâtiment, la TVA à 5,5%. "Il est impératif de rendre se dispositif définitif" a estimé Christian Baffy. "A défaut, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui seraient détruits en quelques mois".

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