ENVIRONNEMENT. Bonne nouvelle pour le secteur du bâtiment : ses émissions de gaz à effet de serre ont enregistré une baisse significative sur l'année 2022. Une situation qui s'explique par différents facteurs.

C'est une bonne nouvelle pour le secteur du bâtiment : ses émissions de gaz à effet de serre (GES) ont enregistré une baisse significative sur l'année 2022. Dans la dernière édition de son inventaire national des émissions de GES, le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa) confirme la tendance baissière des émissions polluantes de l'Hexagone.

 

 

Après avoir diminué lors de la pandémie de Covid, puis réaugmenté en 2021 au moment de la reprise (414,8 millions de tonnes équivalent CO2), celles-ci ont atteint 403,8 MtCO2e en 2022, soit une baisse de 2,7% en un an. Le recul est même de 25% par rapport au niveau de 1990. "Derrière cette baisse de nos émissions, il y a l'action de tous et la territorialisation des actions dont nous avons besoin : c'est tout l'enjeu de la planification écologique", a réagi le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.

 

Éco-gestes et remplacements de chaudières

 

Dans tous les cas, le secteur du bâtiment est celui qui a le plus pesé dans la balance des émissions. D'après le Citepa, la baisse des émissions de 2,7% observé au niveau national entre 2021 et 2022 s'explique essentiellement par la diminution de 14,7% des émissions du bâtiment. Si cette situation est principalement due à la baisse de la consommation de gaz et de fioul dans le résidentiel comme dans le tertiaire, du fait de la flambée des prix, la crise énergétique n'est toutefois pas la seule responsable de cette évolution.

 

Les mesures du plan de sobriété énergétique, les fameux éco-gestes, la poursuite des chantiers de rénovations thermiques et des remplacements de chaudières ont aussi joué un rôle. Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, a en outre souligné l'importance "de dispositifs comme Ma prime rénov'". Le secteur industriel a également réussi à faire reculer ses émissions de 6,4% sur la période, grâce aux baisses de productions induites par l'envolée des prix de l'énergie et aux mesures de décarbonation des sites, qui bénéficient d'incitations dans le cadre des plans France Relance et France 2030.

 

 

Un projet de loi sur la planification énergétique à l'automne

 

"Pour atteindre l'objectif en 2030 de baisse de 50% des émissions brutes par rapport à 1990 (soit 270 MtCO2e), il conviendrait de doubler le rythme de réduction annuelle (4,1%)", indique l'hôtel de Roquelaure dans un communiqué. La politique de planification énergétique devrait "faire l'objet [d'un] projet de loi que je porterai à l'automne", a ajouté Agnès Pannier-Runacher. Un texte qui impactera probablement la réglementation du bâtiment ainsi que la prochaine Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE).

actionclactionfp