C'est dans la sérénité que les élus du Conseil de Paris ont débattu mercredi du projet de réaménagement des Halles, jugeant nécessaire d'approfondir la réflexion autour des quatre projets en lice avant le choix final prévu en principe à l'automne.

Quatre équipes d'architectes sont en concurrence pour la rénovation des 10 hectares des Halles : les Français David Mangin (toit géant) et Jean Nouvel (prairie suspendue), les Néerlandais Rem Koolhas (champ de "flacons" colorés) et Winy Maas (vitrail horizontal). Leurs maquettes sont présentées jusqu'à la fin août au Forum des Halles. C'est la Commission d'appel d'Offres de la Ville de Paris qui est appelée à trancher en faveur du meilleur projet.

Le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë a ouvert la discussion en lançant : "Quand c'est difficile, cela me stimule!". "Cela rend notre mandat à tous intéressant!, a-t-il ajouté .
"Ce qui manque dans les projets actuels, c'est une idée pour le coeur de Paris!", a résumé Jean-François Legaret, maire du 1er arrondissement, avant de distribuer à ses collègues une brochure destinée à recueillir l'avis de la population. Les points forts et les points faibles des quatre projets y sont listés en ce qui concerne les surfaces commerciales, les équipements publics, les espaces RATP, le jardin et les constructions neuves.

Maire du XIème arrondissement, Georges Sarre (MRC) a jugé que les quatre maquettes "se contentent de dresser un cadre général" et qu'"il faut que la Ville définisse clairement ce qu'elle veut".

Jean Vuillermoz (PCF) a marqué sa préférence pour le projet Koolhas, "le seul, selon lui, à proposer de recomposer les interactions entre le jardin, les commerces, les équipements publics, le pôle d'achange des transports" et en évoquant "les propositions architecturales de qualité" de Jean Nouvel.
"Ce débat a le mérite d'une remise à l'heure de nos pendules respectives", a reconnu Eric Azière (UDF). Selon lui, les 4 projets "ont focalisé l'attention plus sur les aspects esthétiques que sur les problématiques urbaines".

Adjoint à l'environnement, Yves Contassot (Vert) a reconnu qu'une étape avait été "omise" : "définir un projet d'urbanisme, pas seulement un projet d'architecture". "Veut-on aller vers une ville polycentrée, ou non... il faut davantage faire des choix qui conviennent à l'ensemble des usagers (passagers, riverains, etc) dont les intérêts divergent", a-t-il dit.

Denis Baupin, adjoint Vert aux Transports, a insisté sur "les enjeux de déplacement" : accessibilité de la gare, lisibilité des cheminements, sécurité, fret.

Enfin, Jean-Pierre Caffet, adjoint à l'Urbanisme, a résumé le "constat commun" : problèmes de sécurité, vieillissement des structures, morcellement du jardin, circulation anarchique en surface et dans les voieries souterraines.

A l'issue de ce débat ""apaisé", gauche et droite se sont affrontées à propos du tramway des Maréchaux, l'UMP menaçant par un recours pour irrégularité de procédure de faire suspendre les travaux en cours.

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