Lundi, un immeuble en construction à Nairobi, capitale du Kenya, s'est effondré faisant, selon le dernier bilan provisoire, une dizaine de morts et plus de 200 blessés.

La catastrophe aurait pu être évitée, selon différentes sources. « Le chantier ne respecte pas les normes de construction », avait d'ailleurs souligné, il y a une semaine, Matthew Limo, inspecteur de police. Ces propos ont été réitérés par Soita Shitanda, ministre de l'Habitation lors de sa visite sur le lieu de l'effondrement. Pour sa part, Charles Omondi, responsable de construction à la Banque centrale du Kenya, avait écrit en décembre dernier au journal Nation pour dénoncer la construction fragile du bâtiment. Et ce, bien que le directeur de l'urbanisme à la mairie de Nairobi, Patrick Adolwa, a indiqué que la construction avait été approuvée par la municipalité. Il faut également souligner qu'aucun ingénieur chargé de la structure n'était présent sur ce chantier.



Le secteur de l'immobilier est en forte expansion depuis quelques années grâce « à des taux d'intérêt bas et à la reprise économique ». On estime à 5 milliards de shillings (56,8 millions d'euros) le marché de la construction. Toutefois, « les autorités locales n'ont pas les moyens de superviser le plan d'expansion de Nairobi ». Résultat : certains entrepreneurs, qualifiés de « marchands de rêve », supervisent les chantiers sans aucune compétence. La ville compte « une prédominance de constructions incontrôlées », estime Mohamed Munyanya, président de l'association d'architecture du Kenya. Ces ingénieurs du bâtiment, qui ne sont pas des professionnels, tendent vers ce genre d'édifications pour économiser de l'argent en utilisant du matériel de mauvaise qualité.

En se rendant sur le lieu de l'accident, le vice-président, Moody Awori, a conclu qu'il était « très important de mettre en place des mécanismes qui garantissent que seuls des bâtiments correctement conçus soient construits ».

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