Les engins volants télé-opérés peuvent couvrir de grandes surfaces, comprises entre 50 et 80 hectares, grâce à leur autonomie importante, à l'image de la machine à voilure fixe SenseFly eBee (groupe Parrot). Des géants de l'aéronautique se penchent aujourd'hui sur la question, avec des machines de plus en plus grosses, de 10 à 50 kg, "mais la construction n'est pas encore leur marché", assure Emmanuel de Maistre. Le marché potentiel français s'élève tout de même à 50.000 chantiers et 4.000 carrières, de quoi susciter l'intérêt de nombreuses entreprises. "Le taux d'adoption du drone reste encore faible, mais la bascule va se faire rapidement, dans les 15 à 18 mois", estime-t-il.

 

 

A l'autre extrémité de l'éventail, Parrot, groupe français célèbre pour ses machines de loisir, annonce le développement d'une offre dédiée aux professionnels de l'immobilier et du bâtiment. Présent sur le marché du civil depuis 2012, il souhaite désormais proposer des solutions tout-en-un construites autour de machines déjà éprouvées par le grand public. Deux offres ont été lancées : le Parrot Bebop-Pro Thermal, pour l'inspection thermique des bâtiments, qui s'adressera aux couvreurs, plombiers et entreprises de la construction afin d'obtenir des données et des images en direct, et le Bebop-Pro 3D Modeling, plutôt destiné aux architectes, artisans et agents immobiliers, voire aux assureurs. Cette seconde solution permet de créer des modèles 3D interactifs, de suivre l'avancement d'un chantier ou de faire un relevé des dimensions du bâtiment. La machine, qui ne pèse que 500 grammes, se pilote sans formation ni qualification, à l'aide d'un smartphone ou d'une tablette. La marque détaille : "En une dizaine de minutes, le Parrot Bebop 2 survole la zone, recueille photos et données de façon autonome. Elles sont ensuite analysées et converties en un modèle 3D texturé réaliste par le logiciel de traitement d'images Pix4Dmodel, en seulement 30 minutes".

 

Et les technologies convergent toutes vers l'automatisation des engins : "Le futur c'est l'UTM, Unmanned Trafic Management qui permettra aux drones d'être opérés par un logiciel de contrôle aérien automatisé. Les systèmes vont devenir autonomes, ce qui ouvrira encore plus le ciel aux drones". Des mini-transpondeurs seront développés afin de localiser en permanence toutes les machines volantes, leur permettant de couvrir seules de grandes distances. Le fondateur de Redbird analyse : "Le marché de la surveillance des réseaux, comme ceux de RTE, de la SNCF ou d'oléoducs, n'est pas encore mature. Mais il fait partie de la prospective". Le spécialiste, qui prévoit d'être présent sur Intermat en 2018 aux côté d'EPC, une société spécialisée dans les explosifs pour carrières, conclut : "Le machine learning, c'est-à-dire l'intelligence artificielle représente l'avenir". L'industrie des drones - pourtant déjà très technologique - n'en est encore qu'à ses balbutiements…

 

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