DÉCÈS. Le groupe Fayat a annoncé le 4 juillet 2022 la disparition la veille de son fondateur, Clément Fayat, à l'âge de 90 ans. Il avait créé sa première entreprise en 1957, à 25 ans, devenue depuis le 4e acteur du BTP français.

C'était une grande figure du BTP tricolore. Le 3 juillet 2022, Clément Fayat est décédé. Il avait 90 ans.

 

Né le 24 janvier 1932 en Corrèze, dans une famille modeste, il n'était pas forcément prédestiné à une vie d'entrepreneur. Très tôt, il quitte les bancs de l'école pour devenir apprenti-maçon, à 15 ans, sur un chantier de barrage en Corrèze. Après son service militaire, il pose ses valises à Libourne, en Gironde. C'est là que commence son parcours d'entrepreneur des travaux publics : en 1957, il achète son premier matériel, un bulldozer, et crée la SNT, Société nouvelle de terrassement.

 

Autodidacte et visionnaire


Ce "Corrézien de cœur, terrien dans l'âme, autodidacte assumé et inspiré" tel que le décrit son groupe dans un communiqué se fait rapidement un nom en Gironde. Au début des années 1960, il remporte le marché pour la construction d'une usine à Bassens, et une part du réseau d'assainissement de l'agglomération bordelaise. Très vite également, cet "entrepreneur visionnaire" et "travailleur infatigable" pense à diversifier les activités de sa société.

 

Sa stratégie passe par la croissance externe : industrie et plus précisément chaudronnerie avec Le Réservoir, dans l'Allier, à la fin des années 1960 ; construction métallique à partir des années 1970, commençant par le rachat de Castel et Fromager, dans le Gers, suivi d'une dizaine d'autres acquisitions ; manutention, levage, et usines d'enrobés dans les années 1980 en reprenant des entreprises qui permettent aussi de s'implanter dans les Deux-Sèvres, la Loire et même l'Italie ; arrivée en Ile-de-France et dans les fondations spéciales grâce à l'acquisition, en 1994, du groupe Genest.

 

Stratégie reposant sur la croissance externe

 

Au début des années 2000, le groupe de travaux publics met également un pied dans le bâtiment avec le rachat de Bec Frères : les trois entreprises générales rejoignent ainsi Fayat. Qui profite également de cette opération pour se renforcer dans les activités de génie civil et de terrassement. Viennent ensuite l'acquisition des entreprises allemandes Bomag pour compléter l'offre dans les matériels routiers, en 2004, puis de Razel en 2008.

 

Ces opérations et la diversification du groupe permettent par ailleurs à Clément Fayat d'étendre les activités de son groupe à l'international. Italie, Allemagne mais aussi Etats-Unis et Chine grâce à Bomag - dont une filiale sera créée plus tard au Brésil -, Afrique grâce à la présence soutenue de Razel sur le continent.

 

4e groupe français "construit pierre après pierre"

 

"Il a construit pierre après pierre l'empire que l'on connaît aujourd'hui", lui rend hommage son groupe, devenu désormais le 4e acteur du BTP français, derrière Vinci, Bouygues et Eiffage. La petite entreprise girondine réalise désormais plus de 4,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, emploie 21.000 collaborateurs, compte sur plus de 230 filiales et sociétés dans 170 pays.

 

"Admiré tout autant que redouté, profondément respecté par ses collaborateurs et pairs", Clément Fayat avait laissé les rênes du groupe à ses fils, Jean-Claude (comme président) et Laurent (comme directeur général), en 2013. Retiré des affaires, mais toujours président d'honneur jusqu'à sa disparition.

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