Le chantier colossal du désensablement du Mont Saint-Michel, qui doit durer un peu plus de cinq ans, a commencé en ce début d'année 2005 par l'aménagement de bassins pour le maintien d'une race très rare de crapauds, selon une dépêche d’AFP.

Depuis quelques jours, les engins de terrassement ont pris place dans les polders situés autour du Mont, dans l'anse de Moidrey. Il s'agit de réaliser des mares et des abris pour les pélodytes ponctués, un batracien rare qui mesure de 35 à 45mm, selon le Syndicat mixte pour le rétablissement du caractère maritime du Mont Saint-Michel.

Le pélodyte ponctué, que l'on reconnaît grâce à son petit museau arrondi et ses gros yeux à pupille verticale, ne sort de ses abris souterrains que pendant un mois environ, au printemps, pour se reproduire dans des mares de faible profondeur. Les travaux visant à améliorer la circulation d'eau dans la baie vont détruire son habitat naturel. Alors pour que les pélodytes puissent se maintenir dans cette zone humide où ils vivent depuis toujours, il a été décidé de leur aménager un nouvel habitat à l'ouest de l'anse. Une douzaine de mares seront creusées en janvier et février, des travaux qui devraient durer plus d'un an. Ce délai est absolument nécessaire pour que les pélodytes puissent investir ces nouveaux lieux de reproduction.

Le chantier de désensablement du Mont -qui coûtera 134 millions d'euros- pourra ensuite se poursuivre par l'édification d'un barrage sur la rivière Le Couesnon et par la démolition de la digue route et des parkings actuels, avec construction sur le continent d'un parking de 4.100 places. Puis viendra la construction du pont passerelle qui permettra aux visiteurs de rejoindre le Mont à pied ou à bord des navettes silencieuses et non polluantes.
Ce site classé patrimoine mondial de l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) sera d'ici 2010 libéré de l'emprise des herbus qui l'enserrent, débarrassé du stationnement qui le dépare et allégé de la digue-route qui le cloue au continent et barre ses remparts. La disparition de la circulation automobile entre le continent et le Mont entraînera celle des odeurs des gaz d'échappement. En période de pointe, 1.000 véhicules par heure empruntent aujourd'hui dans chaque sens la digue-route.
Le Mont Saint-Michel est le site touristique de province le plus visité de France. Chaque année, plus de 3,2 millions de visiteurs viennent l'admirer.

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