La première complexité de ce chantier repose sur la structure, partiellement démolie, "pour recréer des noyaux. Cela nécessite de réaliser des renforcements de structure provisoires avec des moisages métalliques et des étrésillonnements des fenêtres."
ChartierDalix a imaginé un groupe scolaire particulier. Plutôt que de dessiner un grand couloir central desservant les salles de classe de part et d'autre, l'agence a conçu des circulations verticales. Les élèves devront emprunter des escaliers (ou des ascenseurs pour ceux à mobilité réduite) afin d'accéder aux salles. Chaque pièce est traversante, favorisant une luminosité naturelle. Des espaces communs, dont une bibliothèque, seront aménagés. "Cette configuration demande à construire de nombreux escaliers et dix ascenseurs", explique Pierre-Frédérick May. Il a fallu démolir une partie du bâtiment, "possédant des façades remarquables et une structure en poutrelles hourdis", pour tracer ces cheminements verticaux. Les planchers intermédiaires ont été supprimés mais les façades conservées.
"L'ensemble Pinard comporte trois structures, en béton, métal et bois. Nous effectuons des reprises en sous-œuvre avec des voiles par passes [une technique réalisée à l'aide d'un tuyau à air comprimé dans lequel du béton est projeté sur la surface de l'élément à bétonner, NDLR] et des puits blindés. Ces derniers sont un sujet très technique." Ici, un niveau de sous-sol est créé au sein du bâtiment existant, exigeant de refaire les fondations. "Pour tenir le voile, nous effectuons un moisage métallique, et nous creusons ensuite des puits blindés à la verticale, pour descendre plus bas les fondations, les re-couler, et reprendre les descentes de charges des murs", précise le directeur d'exploitation de Léon Grosse.