Alors que l'activité de dépollution des sites et sols a connu un trou d'air entre 2013 et 2015, elle devrait repartir à la hausse en 2016 et en 2017. La raison ? Un besoin de logements élevé et surtout, une forte demande du secteur industriel.

L'horizon bouché de la filière de dépollution des sites et des sols devrait s'éclaircir prochainement. Selon le cabinet Xerfi, l'ensemble du secteur devrait connaître une période de croissance avec une progression du chiffre d'affaires de +2 % en 2015, puis de +6 % en 2016 et +4 % en 2017. Olivier Lemesle, l'auteur de l'étude "La réhabilitation des sites et sols pollués. Désamiantage, dépollution, remédiation : perspectives et axes de développement à l'horizon 2017", précise : "La multiplication des projets d'aménagement urbain, pour répondre aux besoins élevés de logements et de bureaux sur des terrains décontaminés, explique le dynamisme de la filière. Sans oublier, bien sûr, une forte demande du secteur industriel".

 

Vers une offre intégrant la dépollution des sites

 

C'est en effet dans l'industrie que les opportunités seront les plus nombreuses. Pas moins de 275.000 sites industriels, potentiellement contaminés et donc à remettre en état, ont été recensés en 2015 en France, soit deux fois plus qu'il y a dix ans. Ce sera notamment le cas d'installations nucléaires à traiter et à démanteler, comme la centrale de Fessenheim. Veolia Environnement, par exemple, espère réaliser un chiffre d'affaires de 40 M€ en 2016 pour la dépollution des centrales. L'activité dans le secteur industriel bénéficiera également de la loi Alur, "permettant à l'exploitant d'une installation de transférer les obligations de dépollution vers un acquéreur", analyse l'étude qui anticipe le développement d'un nouveau type d'offre intégrée, comprenant l'achat du site, sa réhabilitation et la revente du terrain pour des opérations immobilières. Le document note également les avancées de la chimie qui autorisent l'identification des "polluants émergents", qui pourraient représenter le futur de l'activité des acteurs de la dépollution s'ils venaient à être mis sous surveillance par arrêté ministériel.

 

 

Toutes ces perspectives font que de nouveaux acteurs entrent sur ce marché de la réhabilitation des sites et sols. "Les experts de Xerfi estiment qu'entre 2009 et 2014, le nombre d'établissements recensés dans le secteur 'Dépollution et autres activités de gestion des déchets' a doublé, pour atteindre plus de 300 unités", détaille le cabinet. Compte tenu de cette concurrence accrue, une bataille des prix fait rage, "surtout sur les segments où les possibilités de différenciation par l'offre sont minimes", souligne-t-il. Le facteur différenciant sera alors la compétence d'une entreprise et donc, la formation de ses employés. L'étude laisse entrevoir que les frais de personnel devraient augmenter et que la certification deviendra un gage de qualité des interventions, pénalisant de ce fait les plus petites structures, incapables d'en supporter le coût.

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