Le but est de rendre accessible la technologie afin qu'elle se répande peu à peu dans le grand public. Car outre la salle Callisto, ouverte à la Cité des Sciences et de l'Industrie de la Villette à Paris, d'autres vont voir le jour. Bouygues inaugurera sa petite sœur ("seulement" 2,5 mètres de hauteur d'écran) au mois de septembre à Challenger, son siège de Guyancourt. Et le groupe de BTP vise le déploiement d'autres outils de réalité virtuelle.

 

Applications nombreuses
Grâce à des casques Oculus Rift, peu onéreux, et à des ordinateurs ne disposant pas d'une puissance de calcul énorme, il est d'ores et déjà possible de procéder à des visites virtuelles de bâtiment et de configurer des intérieurs. Une application déjà utilisée à Londres, au Maroc et à Singapour. S'il s'agit plus là d'un outil d'aide à la vente pour les opérations de promotion de standing, Bouygues assure que de nombreuses autres utilisations sont envisageables : "Pour les chefs de chantier, il est possible de prévoir les étapes du chantier afin de visualiser les accès et les palissades. On peut également s'en servir comme outil de formation pour les jeunes". Le groupe de BTP précise avoir également développé le configurateur "BYAir" pour la conception d'aéroports modulaires et évolutifs. De même, en urbanisme, la réalité virtuelle est utilisée à Achkhabad (Turkménistan) afin de simuler les évolutions potentielles de la ville et l'intégration de nouvelles constructions. De quoi concurrencer Sim City.

 

La technologie de la salle Callisto :
Pour s'immerger dans l'image, l'utilisateur est mis face à un écran hémisphérique de 10 mètres de large et 4 mètres de haut, de quoi occuper tout son champ de vision. "Il y a huit projecteurs, chacun s'occupant d'une petite partie de l'écran. Le but est d'obtenir une ultra-haute définition tout en gérant la déformation de l'image. La difficulté est liée aux frontières entre deux projecteurs", nous précise Hugo Martin, ingénieur de recherche pour Bouygues Bâtiment International. Ce doctorant est spécialiste de la "saillance", une notion liée à la focalisation des sens sur des points remarquables. "Car il n'y a pas que l'image : le son également est en 3D, grâce à des hauts parleurs intégrés, qui sont tous gérés indépendamment", poursuit-il. Contrairement aux écrans classiques, celui de la salle Callisto est dit "trans-sonore" ou "acoustiquement transparent" : "Il est constitué d'une toile poreuse dont la courbure est maintenue par une aspiration sur sa face arrière", explique l'ingénieur.

 

* Universcience, Immersion, Art Graphique et Patrimoine, Arts & Métiers Paristech, CSTB, Centrale Paris, laboratoire des Usages en Technologies d'Information numérique, AMD.

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