L'ensemble des déchets produits sur les chantiers de rénovation ou de démolition pourraient être plus largement recyclés, selon le rapport de l'initiative Démoclès, coordonnée par Recylum. Le taux de valorisation serait encore trop faible, à en croire les chiffres révélés.

Les déchets de second œuvre, c'est-à-dire non structurels, représentent un volume important de tous les déchets du bâtiment. Ce sont ainsi 10 millions de tonnes de plâtre, bois, moquettes et verre plat, qui sont ainsi jetées chaque année, alors qu'elles pourraient être beaucoup plus valorisées. L'étude menée dans le cadre du projet Démoclès, lancé en novembre 2014, précise que la proportion de valorisation s'établit aujourd'hui à 35 %. Cependant, la loi de Transition énergétique "prévoit un objectif de 70 %", d'autant que les filières existent déjà "dans la majorité des cas".

 

 

En tout, 19 chantiers ont été scrutés et il ressort que le taux de valorisation pourrait même aisément grimper à 80 %, "sans surcoût". Sur la vingtaine de catégories de matériaux suivis, quinze pourraient bénéficier du recyclage tandis que neuf s'avèreraient non-recyclables, comme les tapisseries et tissus muraux, le mâchefer, la brique plâtrière ou le polyuréthane. Mais le principal écueil n'est pas technique : le faible taux de valorisation des déchets s'explique en partie par le manque d'implication des maîtres d'ouvrage. "Une majorité ne se sent pas concernée par la gestion des déchets issus de leurs chantiers", précisent les auteurs de l'étude. Il apparaît donc nécessaire de mettre en place un "réel pilotage de la gestion des déchets", avec une bonne préparation en amont du chantier et un suivi du devenir des matériaux.

 

Une démarche qui prendrait forme dès la collecte sur le chantier, le grand mélange dans les bennes étant le parfait exemple à ne pas reproduire. En effet, cette mixtion ne permet pas aux matériaux de conserver leurs caractéristiques techniques : un verre plat souillé par de la poussière de plâtre est rendu impropre au recyclage. De même, les tubes néons peuvent contaminer au mercure tout le contenu d'une benne. Démoclès propose que dix catégories de déchets soient collectées séparément sur les chantiers grâce à des contenants spécifiques, pour assurer une valorisation optimale. Parallèlement, les auteurs de l'étude proposent que tous les intervenants de la gestion des déchets soient formés. La démolition durable pourrait donc finalement trouver sa voie.

 

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