Les défaillances d'entreprises ont atteint un niveau record en 2007, avec une hausse de 5 %. C'est la conclusion du bilan annuel d'Altares sur «les défaillances et sauvegardes d'entreprises en France». La palme revient au bâtiment, qui concentre la dégradation la plus sévère (+16 %).

Près de 50.000 jugements d'ouvertures de redressements ou liquidations judiciaires ont été prononcés en 2007, soit une augmentation d'environ 5 % par rapport à l'année dernière. Les procédures de sauvegardes ne représentent toutefois que 1 % des jugements, selon Altares.

Altares est un organisme spécialisé dans la connaissance inter-entreprises qui a pour vocation de «fournir des solutions pour accélérer la croissance». Dans son bilan 2007, l'entreprise relève que ce sont les jeunes entreprises de 3 à 5 ans qui ont été particulièrement vulnérables, avec une hausse des défaillances de 14 %. Les défaillances de structures de moins de 3 salariés ont elles aussi fortement augmenté (+9 %).

«En 2006, le recul des défaillances masquait une forte hausse des procédures collectives de grandes entreprises. Dès l'été 2006, la dégradation se propageait aux PME pour finalement s'étendre aux TPE début 2007. Le dynamisme des créations d'entreprises à partir de 2003 renforce cette propagation du risque vers les petites entreprises», précise Thierry Millon, responsable des analyses Altares.

Bâtiment et immobilier, secteurs les plus touchés
Le secteur du bâtiment concentre la dégradation la plus sévère (+16 %) devant l'Immobilier (+ 13 %). D'un point de vue géographique, la plupart des régions enregistrent une hausse des défaillances d'entreprises à la seule exception du Limousin. En Bretagne par exemple, les défaillances ont fortement augmenté (+14 %). L'Ile-de-France, qui représente le quart des défaillances françaises, pèse sur la tendance nationale avec une hausse de 7 %.

La sauvegarde peine à s'imposer
Toujours peu utilisée en 2007, la sauvegarde semble être sollicitée tardivement. En vigueur depuis le 1er janvier 2006, le dispositif peine encore à s'imposer en 2007. En effet, 506 sauvegardes sont intervenues quand elles étaient 500 en 2006. Sur les quelque 50.000 entreprises défaillantes en 2007, cela ne représente donc que 1 % de plans de sauvegardes.

Altares précise que les trois quarts des sauvegardes (76 %) ont été demandées par des chefs d'entreprises de moins de 20 salariés. De même, les TPE sont particulièrement touchées avec 32 % des entreprises en sauvegarde qui emploient moins de 3 salariés, et 25 % de 3 à 9 salariés.

Toutefois, l'âge de l'entreprise n'est pas discriminant. Ainsi, contrairement aux redressements ou liquidations judiciaires, les sauvegardes concernent en 2007 tout autant les entreprises jeunes que plus matures. Les entreprises de plus de 16 ans représentent 29 % des ouvertures de sauvegardes, celles de 6 à 15 ans 34 % et les plus jeunes 37 %.

L'industrie hors agroalimentaire et le commerce sont les secteurs qui sollicitent le plus cette procédure avec respectivement 102 et 96 dossiers ouverts. Le bâtiment et l'immobilier, avec respectivement 46 et 22 sauvegardes, sont en retrait mais s'inscrivent sur des évolutions fortes sur un an.

Enfin, c'est en Rhône-Alpes que se concentre, cette année encore, le plus grand nombre de demandes de sauvegarde avec une sauvegarde sur cinq prononcée dans cette région.

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