ENVIRONNEMENT. Trois mois après la publication de son baromètre annuel, le Citepa est venu confirmer le ralentissement de la réduction des émissions de CO2 de la France, porté par l'essoufflement de la dynamique dans les bâtiments et les transports.

Quelques semaines après la publication de son baromètre annuel sur les émissions de CO2 en France, le Citepa, qui diffuse des données et des études sur l'impact des activités humaines sur l'environnement, a confirmé ce lundi 16 juin 2025, dans une mise à jour trimestrielle, que les émissions de la France avaient baissé de 1,8% en 2024 par rapport à 2023. Soit une baisse de "seulement" 6,7 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2eq). Au total, les émissions tous secteurs confondus se sont élevés à 369 Mt CO2eq en 2024, contre 376 en 2023. Une diminution en net recul, puisqu'un an plus tôt et sur un an, elle était de 5,8%.

 

L'impact du recul des ambitions

 

Concernant les bâtiments, la baisse est modeste : elle s'est élevée en 2024 et sur un an à -0,4 Mt CO2eq, tandis que dans les transports, la diminution est de -1,5 Mt CO2eq. Il faut regarder du côté de l'industrie de l'énergie pour trouver une baisse majeure avec -12% sur un an (-3,8 Mt CO2 eq). "Les reculs politiques en matière de transition écologique ont abouti à un important coup de frein dans la baisse des émissions de gaz à effet de serre en France en 2024. Ils laissent les Français dans une dépendance coûteuse aux énergies fossiles", indique à l'AFP Anne Bringault, directrice des programmes à Réseau Action Climat (RAC).

 

"Nous attendons du gouvernement et du parlement un retour au sens des responsabilités, en particulier pour les secteurs qui ont pris du retard comme les transports et la rénovation des bâtiments, avec de vraies solutions pérennes pour les ménages qui ont du mal à boucler leur fin de mois", affirme la membre de l'ONG. Et avec la suspension durant l'été 2025 de MaPrimeRénov', cette dynamique pourrait encore se poursuivre. Pourtant, le Citepa rappelle que la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) prévoit d'atteindre 270 MT CO2eq d'émissions dès 2030. Un objectif qui devrait nécessiter une "accélération" de la réduction des émissions, rappelle l'organisme, et non un ralentissement, comme c'est le cas actuellement.

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