RECYCLAGE. Ce mardi 15 janvier 2019, la Capeb, la Fnade et la Federec ont signé un accord de partenariat sur la mise en place d'une charte concernant la gestion des déchets de chantier. Les différents acteurs présents sont également revenus sur l'éventualité d'une filière REP, à laquelle le gouvernement réfléchit.

"C'est un sujet à prendre à bras-le-corps", affirme Patrick Liébus, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Ce mardi 15 janvier 2019, il a signé un accord de partenariat concernant la mise en place d'une charte sur la bonne gestion des déchets de chantier. Il était accompagné de Jean-Jacques Châtelain, président de l'Union nationale artisanale peinture, vitrerie et revêtement (UNA PVR) de la Capeb, Muriel Olivier, déléguée générale de la Fédération nationale des activités de dépollution et de l'environnement (Fnade) et d'Erwan Le Meur, président de la Fédération des entreprises de recyclage filière BTP (Federec BTP).

 

"Nous voulons donner, aux entreprises sérieuses, les outils pour facturer la gestion des déchets", indique ce dernier. Pour ce faire, les trois organismes ont établi une charte contenant huit engagements, à destination des entreprises artisanales du bâtiment volontaires, qui atteste de leurs bonnes pratiques concernant le recyclage des déchets de chantier. Le document est disponible sur le site Internet dédié : Artisan engagé déchets. "C'est un grand pas que nous faisons. Il faut reconnaître les artisans qui ont les bonnes pratiques", explique Muriel Olivier

 

La crainte d'une filière REP déchets de bâtiment

 

"Il ne s'agit pas d'un label, nous comptons sur la bonne volonté des entreprises", a précisé Jean-Jacques Châtelain. Pour Patrick Liébus, l'un des buts de cette charte est de "faire comprendre aux clients qu'ils ont une responsabilité sur le traitement des déchets de chantier" et que cela doit être inclu dans le prix de la prestation. "Si nous voulons atteindre l'objectif de 70 % de recyclage, il faut une politique de traçabilité", explique Muriel Olivier. De son côté, Erwan Le Meur estime que le maillage des points de collecte est insuffisant : "En France, il y a environ 3.000 zones d'accueil des déchets des artisans, ce n'est pas assez mais c'est surtout leur répartition sur le territoire qui pose problème, notamment dans les zones urbaines et périurbaines".

 

Les quatre acteurs présents redoutent la création d'une filière à responsabilité élargie des producteurs (REP) concernant les déchets du bâtiment. D'où le lancement de cette charte : "Nous voulons montrer aux pouvoirs publics que l'on peut d'abord réfléchir à des solutions avant de sanctionner", avance Patrick Liébus. Pour rappel, le gouvernement souhaite que les différents organismes trouvent une solution pour rendre gratuite la reprise des déchets des artisans, sans quoi il mettra en place la REP. Pour Erwan Le Meur la solution passera par des actions locales, et non "par une décision qui tombe d'en haut". "Il faut convaincre les déchetteries publiques qui refusent les déchets de chantier de les accepter le temps qu'une solution privée se développe. Nous invitons également les pouvoirs publics à venir visiter nos différentes installations afin qu'ils se rendent compte que des solutions existent", conclut-il.

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