Tandis que le gouvernement réfléchit à la vente en partie de son patrimoine immobilier et foncier pour résoudre la crise du logement, le tribunal de Cayenne vient de condamner une association pour construction illégale sur des terrains publiques.

Le tribunal correctionnel de Cayenne a ordonné mardi 15 octobre la démolition d'habitations construites sans permis sur des terrains de l'Etat, a annoncé l'association Savane. Le tribunal a déclaré " coupable de délit de construction sans permis " trois des 126 membres de l'association, qui occupent sans titres des terrains détenus par l'Etat.
Détenteur de 90% du foncier en Guyane, ce dernier commence à prendre la mesure de l'appropriation anarchique des terres. Ce phénomène est lié pour partie au doublement de la population en quinze ans et au manque de logements.
Pour l'aider dans l'aménagement et la redistribution des terres, l'Etat a créer l'Epag, Etablissement public d'aménagement en Guyane, en 1996. Composé à parité de représentants de l'Etat et des collectivités, l'établissement bute sur les 7.000 occupants sans titre recensés en Guyane (sur une population totale de 157.000 en 1999), dont 3.000 à Macouria, commune où s'est installée l'association Savane.
" Nous sommes prêts à régulariser les situations existantes. Il y aura de la terre pour tout le monde, mais ce n'est pas aux associations de décider. Certaines profitent de la pression foncière pour faire payer des droits d'entrée sur des terrains que nous nous apprêtons à livrer ", a déclaré Pierre-Yves Perrot, le directeur général de l'Epag.
De fait, les représentants de l'association mise en cause refusent d'acheter les parcelles occupées, estimant que leur occupation les a valorisées. " En revanche nous paierons des taxes foncières ", assure Annie Coëta, présidente de Savane.
Les élus locaux réclament, dans le cadre de l'évolution institutionnelle, " un transfert du foncier et de sa gestion aux collectivités de Guyane ".


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