La Coupe du monde de football, événement le plus suivi de la planète, se déroulera au Brésil du 12 juin au 13 juillet 2014. Dans ce cadre, le pays a lancé des grands travaux, notamment en matière de transports et d'équipements sportifs. Des travaux qui ont pris du retard et dont la facture s'est accrue au fil de mois. Un contexte qui n'a pas manqué de déclencher le mécontentement de la population. Détails.

"Il faut absolument dire aux Brésiliens qu'ils ont la Coupe du monde et qu'ils sont là pour montrer les beautés de leur pays et leur passion pour le football", a déclaré, le 27 avril, Michel Platini, le président de l'UEFA. Et d'ajouter : "S'ils peuvent attendre un mois avant de faire des éclats un peu sociaux, ce serait bien pour le Brésil et pour la planète football. Bon, après, on ne maîtrise pas".

 

Il n'en aura pas fallu plus pour mettre le feu aux poudres. Avec ses propos, l'ancien numéro 10 de l'équipe de France s'est attiré les foudres de nombreux commentateurs politiques et sportifs. Faite à la suite de plusieurs manifestations sociales brésiliennes en marge des préparatifs de l'événement, cette prise de parole atteste du climat tendu dans lequel l'événement sportif le plus scruté de la planète démarrera au mois de juin prochain. La compétition qui fédère des millions de personnes, met un coup de projecteur sur la situation du pays. Car la manifestation, loin de n'être qu'une opération sportive est également source de développement économique, et l'occasion d'améliorer le quotidien des habitants. Au Brésil, une enveloppe de 9 milliards d'euros a été attribuée au développement de nombreux secteurs : infrastructures, équipements, transports, sécurité. Une aubaine pour de nombreuses entreprises brésiliennes du BTP, mais aussi des grands groupes internationaux comme GE Lighting qui fournit l'éclairage de 5 stades, ou Siemens qui s'est occupé de plusieurs dispositifs énergétiques pour des stades mais aussi pour le métro de São Paulo. Côté français, EDF a installé des panneaux photovoltaïques sur le toit du stade Maracanã. Pour l'énergéticien français, il s'agit "d'une belle vitrine du savoir-faire français dans l'énergie solaire au Brésil". Au final, le Brésil vise une hausse de croissance de 0,4 % par an jusqu'en 2019 et la création d'environ 600.000 emplois.

 

Un événement sportif aux buts multiples
Pourtant, des voix se sont élevées ces derniers temps dénonçant des problèmes tels que le manque de logements sociaux, mais aussi la main mise des grands groupes de BTP sur la construction des stades, laissant ainsi peu de place aux autres sociétés. Selon un article des Echos du 22 mai, "trois d'entre elles, dont la géante Odebrecht, ont raflé des contrats de 2 milliards d'euros pour assurer la construction ou la rénovation des trois-quarts des enceintes de la Coupe du monde". Sans oublier les polémiques liées à la mort de 8 ouvriers, dont deux à cause de la chute d'une grue le 27 novembre dernier. Un chiffre important que certains n'hésitent pas à mettre en corrélation avec les retards accumulés durant les travaux. En effet, ils seraient nombreux et impacteraient non seulement les équipements sportifs comme celui de São Paulo dont une partie des gradins ne sera vraisemblablement pas couverte ou celui des transports (tramways et aéroports) dont la modernisation serait loin d'être achevée. Autant de points noirs que la population a pointés du doigt lors de vives manifestations. Car si la Coupe du monde est avant tout un rendez-vous sportif, c'est également une vitrine pour de nombreux acteurs économiques, et un moyen pour les populations d'attirer l'attention sur la scène nationale et… internationale.

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