Selon les derniers chiffres de la construction publiés par le ministère de l'Ecologie, à fin mai 2010, 418.000 logements ont été autorisés sur 12 mois glissants, contre près de 412.000 à fin avril et environ 405.000 à fin mars. Des améliorations qui laissent augurer une inflexion prochaine du marché. Analyse avec le cabinet d'étude Développement Construction.

Selon le bilan de conjoncture réalisé par le cabinet d'étude Développement Construction, le volume des logements autorisés, sur la période des 12 derniers mois courant de juin 2009 à mai 2010, continue de voir sa courbe d'évolution s'infléchir dans le sens d'un très sensible ralentissement de la dégradation des autorisations, cette nouvelle orientation venant conforter la mouvance plus favorable, perceptible maintenant depuis 2 mois sur le marché français.

 

A fin mai 2010, sur 12 mois glissants, ce sont en effet près de 418 000 logements qui auront été autorisés, contre 411-412 000 à fin avril et environ 405 000 à fin mars, traduisant désormais un repli de moins de 5 % sur ces 12 derniers mois. Pour mémoire, ce recul s'élevait encore, il faut le rappeler, à - 11% fin mars et à - 18,6 % fin février 2010. Même si le volume des logements autorisés demeure globalement en recul, ce gain de plus de 13 points en 3 mois, tous logements confondus, confirme l'amélioration plus que satisfaisante de la situation des logements autorisés, laissant augurer une inflexion prochaine du marché, permettant de rompre avec la logique baissière qui perdure depuis de trop longs mois.

 

Pour autant, tous les segments du logement restent en repli, à l'exception de celui des maisons individuelles groupées, avec un impact positif sur le marché de la maison individuelle, considéré dans sa globalité. Le segment du logement collectif, bien que voyant sa situation améliorée, continue d'afficher le recul le plus fort : - 13 %, contre - 16,6 % fin avril. Le segment de la maison individuelle, pris globalement, s'inscrit à l'inverse et pour la première fois depuis plus d'un an, en sensible hausse, de l'ordre de 2,3 %, faisant suite à un repli de l'ordre de 1 % un mois plus tôt, ceci à la faveur de la forte croissance enregistrée par le sous-segment de la maison groupée (+ 8,3 %) qui vient compenser le recul persistant du sous-segment de la maison isolée (- 0,4 %). Le segment des logements en résidence, quant à lui, s'inscrit à nouveau à la baisse sur 12 mois glissants à - 5,9 %, après le recul de près de 2 % déjà affiché à fin avril.

 

Des mises en chantier encore en repli sur un an
Sur la période courant de juin 2009 à mai 2010, le niveau des mises en chantier de logements -France entière- demeure en repli, à - 10,4%, cette contraction traduisant cependant un redressement progressif de la situation en termes de production de logements, la dernière statistique disponible à fin avril faisant état, rappelons-le, d'un recul de 12,7 %.
Ce recul persistant enregistré fin mai s'inscrit clairement dans le prolongement du trend plus favorable, amorcé voici 2 mois, et qui traduit un ralentissement sensible de la dégradation du volume annuel des mises en chantier de logements sur le marché français. A fin mai 2010, le niveau des mises en chantier de logements s'établit ainsi sur 12 mois glissants à environ 337 700 unités, contre 323-324 000 trois mois plus tôt. Le secteur de la maison individuelle totalise un volume de mises en chantier de plus de 179 000 unités à fin mai, contre 177 518 à fin avril 2010. Ce secteur, bien que bénéficiant de la dynamique du segment de l'individuel groupé, en progression de 10 %, demeure dans son ensemble en fort repli, de l'ordre de 14 %, en raison du climat de grande morosité qui continue d'affecter le segment de l'individuel isolé, en recul de plus de 20 %. Le secteur du logement collectif, avec un peu plus de 137 000 unités commencées à fin mai (contre 139-140 000 à fin avril) subit un léger tassement en volume, tout en enregistrant un recul de l'ordre de 9 % sur 12 mois glissants.
Le logement en résidence, de son côté, fait preuve d'un grand dynamisme, confirmant et amplifiant les bons résultats observés ces derniers mois. A fin mai, ce segment du logement en résidence affiche une progression de 22-23 %, après les hausses de ces deux derniers mois, ressortant à + 9,6 % fin avril et + 8 % fin mars 2010.

 

Des mises en chantier en hausse sur trois mois glissants
Sur la période courant de mars 2010 à mai 2010, les mises en chantier de logements s'établissent, France entière, à 91-92 000 logements commencés, contre moins de 86 000 unités un mois plus tôt.
Ces mises en chantier s'inscrivent en forte hausse, avec une progression très remarquable par rapport à la période précédente (de mars 2009 à mai 2009), de l'ordre de 18,4 %, contre seulement + 4 % un mois plus tôt.
Il est intéressant d'observer que pour la première fois depuis plus d'un an, tous les segments du logement s'affichent à la hausse sur 3 mois glissants, y compris le segment de l'individuel isolé, encore inscrit en repli le mois dernier.

 

En un mois, le niveau des mises en chantier trimestrielles s'est trouvé augmenté de près de 5 500 unités, cette nouvelle progression faisant suite à celle déjà enregistrée un mois auparavant, à fin avril 2010, avec déjà près de 6 500 unités additionnelles.Cette évolution indique clairement une sensible amélioration de la situation des mises en chantier de logements sur le marché français dans une analyse à trois mois glissants.

 

Les logements ordinaires affichent, à 85 480 unités mises en chantier, une croissance de plus de 15 %, faisant suite à la progression de 3,7 % enregistrée un mois plus tôt. Le segment de l'individuel groupé enregistre une progression très remarquable, de près de 59 %, tandis que l'individuel isolé renoue enfin avec la croissance, avec une progression de 9 % (contre un repli de 7,3 % un mois plus tôt). Le marché du logement collectif s'inscrit également en assez forte hausse, à + 9,4 %, contre seulement 3,8 % un mois auparavant.
Enfin, pour leur part, les logements en résidence (dont l'évolution est par nature erratique) affichent fin mai une progression de l'ordre de 100 %.

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