Que cache la petite éclaircie qui pointe sur le secteur de la construction de logements neufs, en ce troisième trimestre 2014 ? Une progression des autorisations (+3.3%), mais des mises en chantier toujours en solde négatif... Quelles sont les véritables perspectives à venir ? Le président de la FPI réagit.
Lueur d'espoir ? Les derniers chiffres publiés par le ministère de l'Ecologie laissent entrevoir une amélioration de la situation de la construction en France.
Ainsi, les permis de construire sont repartis à la hausse au 3e trimestre 2014, à +3.3%, par rapport au 3e trimestre 2013. Ce sont 103.221 logements autorisés sur ces trois mois. En cumul sur les douze derniers mois, en revanche, la tendance reste baissière, à -12.5%, pour un chiffre global de 391.000 permis délivrés.
A l'exception des logements collectifs (-1.8%), tous les secteurs de la construction sont orientés à la hausse. Les permis des logements individuels grimpent de 2.7% (+3.7% pour les individuels purs, +.03% pour les individuels groupés). Les logements en résidence, eux, progressent fortement (+45.8%). Rappelons que la construction neuve, qui représente près de 88% de l'offre de nouveaux logements, diminue de 11.4%.
Sur un an, la baisse est observée dans presque tous les secteurs de la construction : -22.3% pour les logements individuels (parmi ces derniers, les logements individuels purs diminuent de 19.1% et les logements individuels groupés sont en repli de 29.1%), -5.5% pour les logements collectifs. Les logements en résidence bondissent de 10%.
Le démarrage des chantiers toujours à la peine
Du côté des mises en chantier, l'ambiance est toujours morose. Au cours du 3e trimestre 2014, la baisse enregistrée est de -5.1% par rapport au même trimestre correspondant. Ce sont ainsi 72.146 logements qui ont été commencés sur cette période. Sur les douze derniers mois, la chute est de 11.7%, à 301.758 logements mis en chantier.En détail, l'évolution varie selon les types de logement. Ainsi, les logements individuels présentent une baisse globale de -20% (-20.3% pour l'individuel pur ; -19.2% pour l'individuel groupé). Les logements collectifs affichent une hausse de 8.2%, tandis que les logements en résidence sont toujours en pleine forme, à +44%.
D'octobre 2013 à septembre 2014, les mises en chantier de logements individuels (131.300 unités) reculent de 18.9%, celles des logements collectifs (147.534 unités) diminuent de 8.1%. Les logements en résidence commencés représentent, quant à eux, 22.900 unités et une progression de 18.1%.
Des acteurs du chauffage vent debout après la sortie d'un ministre sur le fioul
Batiactu : Que vous inspire les derniers chiffres du ministère ? Peut-on être optimiste pour l'avenir ?F. P. : Déjà, je crois qu'il faut plus que deux ou trois mois de tendance positive pour inverser la courbe. Et puis, si vous regardez bien ces chiffres, les +3.3% de progression des permis de construire sont essentiellement dus à la forte croissance des logements en résidence (+45%). C'est ce segment qui tire le marché. Et du côté du logement collectif, avec une baisse de 1.8%, on a du mal à s'enthousiasmer !
Idem sur les mises en chantier. L'an dernier, on avait espérer une reprise après quelques mois de répit. En vain. Cette année, on peut attendre un impact suite au gel provoqué par les municipales. On attend de voir…
Batiactu : Vous préférez rester prudent, donc…F. P. : Absolument. On ne peut pas dire que la météo s'améliore, mais plutôt parler d'une situation qui ne se dégrade plus… Après les annonces du Premier ministre du 28 août dernier, on a eu une vraie réponse aux problématiques du secteur. Mais c'était sous réserve que les mesures soient toutes mises en œuvre rapidement. Ce n'est malheureusement pas le cas. Les orientations fixées sont bonnes, mais c'est toujours le stand-by. Sans compter les nombreux décrets qui sont rédigés et qui restent dans les cartons… En quelques mois, les choses ont bougé, mais c'est long et on n'est pas sûr des résultats.
Batiactu : Du coup, quelles peuvent être les perspectives pour la fin de l'année ?F. P. : Dans tous les cas, on sera sous la barre des 300.000 logements construits cette année. C'est une certitude.