Comment réagissent les industriels européens et américains face à la concurrence chinoise ? Réponse.

Pour les industriels européens et américains, la menace n'apparaît pas encore de manière précise. «A moyen terme, d'ici à quelques années, les choses seront différentes», précise Rudolph Ganzel, secrétaire général adjoint du pôle économique au Cisma (syndicat des équipements pour construction, infrastructures, sidérurgie et manutention). De son côté, Sany tape même à la porte du Seimat (Syndicat des entreprises internationales de matériels de travaux publics), entraînant la réponse d'Alain Rosaz, son président : «Nous accepterons les Chinois à partir du moment où leurs matériels seront aux normes et quand ils auront un réseau en France. Mais on peut remarquer que, d'ores et déjà, 80 % des chargeuses sur pneus vendues en Russie sont chinoises ». En France, les mini-pelles Yuchai sont vendues depuis six ans et la société espère atteindre les 10 % de parts de marché grâce à un réseau de six revendeurs. Jean-Marie Osdoit, vice-président du Seimat concède : «Il n'est pas exclu qu'ils achètent des distributeurs. Nous pensions que les constructeurs chinois arriveraient en Europe dans les cinq ans. Maintenant que le mouvement s'accélère, dans les trois ans paraît plus juste ».

 

Du côté de Sany, la stratégie européenne reste secrète, comme le confie Sébastien Rives, le directeur général de la filiale française : «Suite au rachat de Putzmeister, les divisions béton des deux entités vont se rapprocher de façon à ne former plus qu'une, et commercialiser des produits Putzmeister et Sany. Les pelles seront les prochains produits à être commercialisés en France. Pour le reste, on ne peut rien dire pour l'instant». Les industriels français et européens sont donc prévenus, la confrontation aura bientôt lieu...

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