Le promoteur spécialisé dans l'immobilier haut de gamme veut se démocratiser en créant une filiale de logements de moyenne gamme. Le groupe devrait également se lancer dans une nouvelle activité d'investisseur.

Au cours d'une conférence de presse mercredi, Cogedim a annoncé cette diversification ainsi que le prochain départ à la retraite de l'actuel président du directoire, Henri Caro, et son remplacement par Christian de Gournay, son vice-président.

Ce virage stratégique de Cogedim se réalise après que le groupe qui a effectué une longue traversée du dessert dans le milieu des années 90, enregistre depuis quelques années des résultats en forte croissance.
En 2002, le promoteur a franchi un nouveau pas dans son redressement avec une croissance de 10% de son chiffre d'affaires, à 532 M EUR, et de 20% de son bénéfice, à 20,7 M EUR.

Ces bons résultats et les perspectives 2003 toujours encourageantes n'empêchent pas le groupe de se lancer dans une diversification pour assurer ses arrières en cas de retournement de conjoncture, a indiqué sa direction.
Même si le groupe estime que les risques de bulle spéculative du type de celle des années 90 sont écartées, il veut toutefois se prémunir et "mieux répartir ses risques en cas d'éventuels coups dur", a indiqué M. Caro.

Une filiale dédiée à la vente de logements de moyenne gamme sera créée avec un nouveau nom et une nouvelle équipe, qui mettra en place une approche commerciale totalement différente de celle de Cogedim actuellement, a-t-il précisé. Le nouveau nom sera dévoilé dans 2 à 3 mois.

Quant à l'autre projet de diversification il s'agit, en partenariat avec le groupe financier General Electric, de procéder à des achats d'immeubles existants, de les valoriser et de les revendre par appartements. "Nous espérons une rentabilité sur fonds propres de l'ordre de 15 à 20% de cette activité", a indiqué Yves Jacquet, directeur général.
"Cogedim est appelé à devenir investisseur sur une grande échelle avec des achats d'immeubles de très bonne qualité", a ajouté M. de Gournay qui en tant qu'ancien directeur général adjoint des AGF est un connaisseur en la matière.
"D'ici trois ans ces nouvelles activités devraient générer une activité supplémentaire de 200 M EUR, dont 80 millions provenant de l'activité logement de moyenne gamme et 120 millions de la valorisation de logements anciens", a indiqué M. Caro.

Cogedim ne privilégie pas un développement plus massif en province pour échapper à la hausse des prix du foncier en Ile-de-France. Actuellement il réalise près de 75% de son activité en Ile-de-France et le quart restant en province notamment à Nice, Toulouse, Marseille, Lyon.

Alors que nombre de ses concurrents (George V, Kaufmann et Broad...) cherchent à tout prix à s'implanter en province, Cogedim souligne adopter "une démarche opportuniste et non systématique" dans ce domaine.
La diversification de Cogedim intervient alors que le groupe de promotion est désormais stabilisé dans son actionnariat. Après être sorti de l'orbite de Paribas, il a été repris dans un premier temps à 41% par le promoteur américain Tishman Speyer avant d'être détenu aujourd'hui par une seule société, la holding Inbro.

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