Le Parlement a définitivement donné son accord, ce mardi, à la liaison ferroviaire Charles-de-Gaulle Express qui doit mettre Roissy à 20 minutes de Paris à fin 2023. Le Sénat ayant voté dans le même terme le compromis adopté la veille par l'Assemblée.

La liaison ferroviaire directe entre Roissy-Charles-de-Gaulle et le centre de Paris est sur les rails ! Le Parlement a définitivement donné son accord, le 20 décembre 2016, à la liaison ferroviaire Charles-de-Gaulle Express, dans l'optique de mettre Roissy à 20 minutes de Paris à fin 2023. D'autant plus que le Sénat a voté dans le même terme le compromis adopté, lundi 19 décembre 2016, par l'Assemblée nationale.

 

Un atout pour la candidature aux Jeux olympiques de 2024

 

Cette nouvelle liaison est au coeur d'un projet d'ordonnance confiant à une filiale SNCF-Aéroports de Paris la construction de la ligne, pour 1,69 milliard d'euros. Elle est justement présentée comme un atout notamment pour la candidature aux Jeux olympiques de 2024, avec un train toutes les 15 minutes de 5 heures du matin à minuit.

 

Après un passage du texte dans chaque chambre, députés et sénateurs étaient parvenus à un compromis sur le projet de loi du Gouvernement en commission mixte paritaire. L'Assemblée l'a validé avec les votes favorables des socialistes, des radicaux de gauche et de LR.

 

Les écologistes et les communistes votent contre

 

Au Sénat, le projet cependant n'a pas été soutenu ni par les écologistes ni par le groupe Communiste, républicain et citoyen (CRC). Les autres groupes ont voté en sa faveur. "Le projet, qui conjugue attractivité économique et développement durable, sera un argument de poids pour les candidatures de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques et l'Exposition universelle", a mis en avant le secrétaire d'État au Tourisme Matthias Fekl.

 

Si "cet accord marque un élan nouveau dans l'histoire chaotique" de ce projet, "il est évident que nous aurions pu faire beaucoup mieux sur le plan financier", a fait remarquer le rapporteur Louis Nègre (LR). "Je m'inquiète beaucoup d'une dérive des coûts", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'"il faudra rester plus vigilant quant à la dette de la SNCF".

 

Le financement suscite des interrogations

 

De son côté, Nicole Bonnefoy (PS) a rappelé que les accès actuels de Roissy-Charles-de-Gaulle, par lequel transitent 15 millions de visiteurs chaque année, "sont aujourd'hui fortement congestionnés", par les autoroutes comme par le RER B. "C'est bien une partie de la qualité du voyage en France qui s'en trouve dégradée", a-t-elle observée
Pour Jean Desessard (EELV), ce projet "ne dote pas l'Île-de-France d'un système de transport permettant à la fois une desserte aéroportuaire de qualité et des liaisons, directes et omnibus, au bénéfice des Franciliens, des salariés de l'aéroport et des voyageurs".

 

Toutefois, le financement du projet suscite des interrogations chez les professionnels des transports et du tourisme. Alors que le prix du billet doit être de 24 euros, l'entrée en vigueur dès 2017 d'une taxe appliquée aux seuls passagers (Ndlr: 1,40 euros par passager) de Roissy, hors correspondances, est d'ores et déjà contestée, par les compagnies aériennes, soutenues par des élus des collectivités franciliennes.

 

Cette nouvelle taxe par passager embarqué ou débarqué à Roissy, ne sera perçue qu'à compter de la mise en service de la liaison express. Le Gouvernement a envisagé d'ici là un nouveau montage, à travers le projet de budget rectificatif pour 2016.

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