ÉTUDE. Le bureau de contrôle BTP consultants a décidé de publier chaque samedi un point sur la situation des chantiers. La publication de la deuxième édition de son étude, le 11 avril, permet de voir une évolution dans la relance et dans les intentions de reprise à plus ou moins courte échéance.
L'objectif initial de cette étude était d'anticiper la charge de travail et l'évolution du chômage partiel au sein de l'entreprise. Un usage plutôt interne donc. Mais partager ces données au plus grand nombre, afin de donner une vision région par région de la situation des chantiers de BTP, a vite semblé intéressant à BTP Consultants, bureau de contrôle technique et de coordination SPS. Et il compte désormais communiquer cet état des lieux. "Nous comptons environ 5.000 chantiers, principalement de bâtiment. La première semaine, dans les statistiques du 4 avril, nous avions obtenu un retour sur 4.000 d'entre eux", explique Jean-François Baron, directeur des opérations de BTP consultants. Pour la seconde édition, parue le 11 avril, les données concernent 4.500 chantiers.
Les dernières statistiques montrent ainsi qu'encore 91% des opérations sont à l'arrêt. Malgré tout, la part des chantiers rouverts a progressé de 21% au cours de la semaine passée : ils n'étaient que 7,5% début avril, et dépassent désormais légèrement les 9% dans le dernier relevé.
Reprise dans toutes les régions
"Une centaine de chantiers ont en effet repris. Ce sont souvent ceux où il y a peu de coactivité, du terrassement, des lots de finitions…, constate Jean-François Baron. Les opérations complexes font encore souvent l'objet de discussions concernant les modalités de reprise, mais certains pourraient redémarrer autour du 14 avril."
L'évolution de la reprise est, par ailleurs, assez homogène sur le territoire. Toutes les régions voient en effet la part des chantiers ouverts augmenter, avec une reprise un peu plus rapide en Auvergne-Rhône-Alpes (passée en une semaine de 4,9% à 9,1% d'opérations en cours) et dans les régions Normandie et Hauts-de-France (+4,1 points en une semaine, à 12,3%). L'arc méditerranéen, de son côté, reste largement en avance, puisque près de 18% des chantiers de BTP consultants y étaient ouverts la semaine passée.
De plus en plus de maîtres d'ouvrage favorable à une relance rapide
Autre évolution notable d'une semaine à l'autre, de plus en plus de clients formulent la volonté de reprendre leurs chantiers immédiatement. Dans la première édition, c'était le cas pour 17,5% des chantiers encore fermés. Sept jours plus tard, cette proportion s'élève à près de 26%. Si l'on regarde le verre à moitié vide, cela signifie malgré tout que pour les trois quarts des chantiers toujours suspendus, il n'y a pas de volonté de reprise immédiate.
Les clients publics sont encore les plus frileux à reprendre. Bien qu'en retrait de 5 points par rapport à la première édition, ils sont encore 80% à ne pas vouloir parler de relance prochaine. C'est également toujours le cas pour environ 2 tiers des clients privés (64% vs 74% une semaine plus tôt).
"La suspension des chantiers du secteur privé coûte directement à ces maîtres d'ouvrage, ils souhaitent donc les relancer plus rapidement, observe Jean-François Baron. Dans le public, la crainte peut aussi tenir dans la responsabilité juridique en cas de problème ou de contamination sur une des opérations dont il a la charge. Donc même si l'État a poussé un peu l'administration, dans la réalité, beaucoup freinent encore des quatre fers."
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