Avec un ouvrage d'art par kilomètre le long des 300 kilomètres de voie ferrée, le chantier du TGV-Est monte en puissance pour devenir le "plus grand chantier de France".

A Thillombois dans la Meuse, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau est venu visiter mercredi un des nombreux chantiers de la ligne à grande vitesse est-européenne dont le tracé permettra une vitesse commerciale record de 320 km/h.

Entouré des élus de toute la région, notamment de la maire de Strasbourg Fabienne Keller, venue militer pour que la ligne parvienne jusqu'à la capitale alsacienne alors qu'elle s'arrêtera à 100 km de là pour l'instant, M. Bussereau a promis une décision sur son prolongement d'ici la fin de l'année.

"Un comité intérimaire de l'aménagement du territoire décidera avant la fin de l'année de la poursuite du programme TGV", a affirmé M. Bussereau. Il a confirmé la mise en service du TGV-Est en juin 2007 qui mettra Reims à 45 min de Paris (1H30 aujourd'hui), Metz et Nancy à 1H30 (2H40 aujourd'hui) et Strasbourg à 2H20 (contre 3H50 dans le meilleur cas de figure aujourd'hui), les 100 derniers kilomètres de Baudrecourt (Moselle) à Strasbourg se faisant à vitesse normale.

Sur l'immense déblai de calcaire qui a fendu la colline sur 14 mètres de profondeur, le secrétaire d'Etat a été invité à appuyer sur le bouton de l'exploseur séquentiel qui a fait sauter, sous les yeux ébahis des notables, 2,7 tonnes de dynamite pour creuser davantage le passage.

Sur ce lot numéro 21, on se situe entre le futur Viaduc du franchissement de la Meuse et celui de Benoîte-Vaux, où pour rester en harmonie avec l'abbaye toute proche, les piliers de l'ouvrage d'art ont pris la forme d'ogives, souligne un responsable de la SNCF.

Tous les lots de génie civil (infrastructure) du chantier, dont le premier coup de pioche a été donné il y a un an, ont été attribués. Près de 4.000 personnes travaillent le long du tracé, ce qui en fait "le plus grand chantier de France", selon le maître d'ouvrage Réseau Ferré de France (RFF).

Première ligne à être co-financée par l'Etat, les collectivités locales, l'Union européenne et le Luxembourg, son coût se monte à 3,2 milliards d'euros. Un prolongement sur Strasbourg nécessiterait un investissement supplémentaire évalué à entre un et un milliard et demi d'euros, compte tenu du franchissement des Vosges, indiquait-on à RFF. L'emplacement des gares de connexion province-province le long de la ligne suscite encore des polémiques, notamment celle de Louvigny (Moselle), située entre Nancy et Metz.

Le TGV-Est européen représente aussi une ouverture sur l'Allemagne et le Luxembourg, soulignaient les élus mercredi. Il sera au menu du sommet franco-allemand du 16 septembre, a rappelé M. Bussereau.

Son homologue du Luxembourg, Henri Grethen, présent à Thillombois, a estimé que "voir la construction du TGV-Est était un grand jour, puisqu'il mettra le Luxembourg à 2h10 de Paris et à 1H15 de Strasbourg, deux lieux historiques de notre collaboration européenne".

actionclactionfp