Deux enquêtes distinctes sur l'effondrement d'une cour de récréation parisienne dans le chantier souterrain de la ligne de métro Meteor sont unanimes : une mauvaise évaluation du terrain calcaire est à l'origine de l'accident.

"Les analyses géotechniques effectuées ont imparfaitement rendu compte du comportement réel du terrain", a indiqué la RATP dans un communiqué. Elle rendait compte des conclusions de son enquête interne sur cet effondrement, survenu mi-février dans le groupe scolaire Auguste-Perret (XIIIe).

Une autre enquête, effectuée par le Conseil général des Ponts-et-Chaussées à la demande du ministre des transports Gilles de Robien, aboutit à des conclusions similaires.
Ce rapport préliminaire a souligné que "l'état du calcaire au-dessus de la voûte présentait des caractéristiques différentes de celles rencontrées habituellement", ajoutant qu'elles "étaient pour partie difficilement prévisibles au stade des études", explique le communiqué du ministère.

En outre, les calculs de résistance des sols "ont insuffisamment pris en compte l'état de fracturation du terrain", ce qui a "conduit à alléger les dispositifs de soutènement provisoire qui avaient été prévus au départ", ajoute la RATP.

De même, le rapport des Ponts-et-Chaussées cite parmi les trois causes conjuguées de l'accident "la mise en oeuvre d'un soutènement allégé par rapport au projet initial".

La méthode retenue, "conduisant à laisser un long délai entre le creusement du tunnel et la construction de la voûte définitive, s'est avérée, dans ce contexte, inadaptée", précise la RATP.

Les conclusions des deux enquêtes se recoupent sur un troisième point. La RATP estime que "pendant la réalisation des travaux, un certain nombre de signes et notamment des anomalies dans les tassements de terrain observés auraient dû conduire à une adaptation des méthodes d'exécution".

Le rapport des Pont-et-Chaussées cite pour sa part "une réactivité insuffisante des acteurs pendant les travaux face aux constatations faites sur le chantier".

Il confirme par ailleurs que "les mesures de comblement mises en oeuvre assurent dorénavant la sécurisation du chantier et du site". Les conclusions définitives de cette enquête administrative doivent être remises au ministre à la mi-juin.

L'enquête interne visait à déterminer les causes de l'accident et non à établir la part de responsabilité entre les différents intervenants, souligne la RATP.
Afin que ce type d'accident ne puisse se reproduire, la régie a décidé de renforcer la maîtrise des risques sur tous ses chantiers, en faisant appel à des experts extérieurs chargés de contrôler les dispositions ayant un impact sur la sécurité, aux différentes phases des projets. Un processus formalisé et continu d'analyse des risques sera systématiquement mis en place pour chaque projet, ajoute-t-elle.

Par ailleurs, la RATP a indiqué ne pas pouvoir, à ce stade, s'engager sur les plannings de restitution à la ville de Paris du groupe scolaire Auguste-Perret fermé depuis l'effondrement.
"Il ne m'est malheureusement pas possible, à ce stade, de prendre l'engagement de restituer le groupe scolaire à la Ville le 30 juin 2004", date-butoir pour y organiser la rentrée 2004, indique la présidente de la RATP Anne-Marie Idrac dans une lettre à Bertrand Delanoë et dont une copie a été transmise à l'AFP.

La RATP "travaille prioritairement" sur cette hypothèse de juin 2004, mais toute reprise des travaux est "subordonnée à l'autorisation expresse d'experts indépendants, notamment celui désigné par le tribunal administratif" suite à la requête de M. Delanoë, a expliqué Mme Idrac.

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