EDF a inauguré, à Bouchain (Nord), un centrale à cycle combiné gaz naturel de dernière génération, considérée comme la plus performante du monde par son constructeur, General Electric. Son rendement record a même été validé par le Guinness book, et participe à l'amélioration du bilan carbone du groupe.

La centrale de Bouchain, dans le département du Nord, qui a brûlé du charbon entre les années 1970 et 2015, passe dans le second millénaire. EDF vient en effet d'inaugurer une nouvelle unité à cycle combiné gaz naturel (CCG) équipée d'une turbine General Electric 9HA de dernière génération. La machine, capable de délivrer 605 MW de puissance, est capable d'atteindre en moins de 30 minutes un rendement de 62,22 % : un record du monde, validé par le Guinness book. Car les autres centrales à cycle combiné gaz n'atteignent que 58 % de rendement, ce qui reste évidemment plus élevé qu'une classique centrale au charbon (37 %).

 

Jean-Bernard Lévy, le pdg du groupe EDF, a déclaré : "Avec la mise en service de cette centrale thermique de nouvelle génération, le groupe affiche sa volonté de recourir aux meilleures technologies disponibles pour accroître l'efficacité énergétique de son parc thermique en France". Techniquement, la centrale à cycle combiné est composée d'une turbine à combustion qui entraîne l'alternateur en brûlant du gaz. Les gaz chauds qui en sortent chauffent l'eau d'une chaudière qui, à son tour, alimente une turbine à vapeur qui fait également tourner l'alternateur. D'où cette efficacité bien supérieure à celle des centrales classiques, qui réduit les émissions de CO2 de 55 %, de 66 % les émissions de dioxyde de souffre et de 95 % celles d'oxyde d'azote. EDF met également en avant "sa réactivité et sa grande flexibilité (…) de réels atouts pour contribuer à la sécurité du système électrique, en complément du développement des énergies renouvelables". La centrale de Bouchain alimentera en électricité 680.000 foyers français.

 

Remplacer les centrales anciennes par des installations performantes

 

 

Le chantier, débuté en 2012, a représenté un investissement de 400 M€ au total. Outre les 500 à 600 ouvriers intervenant sur le site même en période de pointe (entre 2013 et 2015), il a également contribué à fournir du travail en région belfortaine où la turbine GE a été produite. Les travaux ont nécessité des opérations de terrassement et de génie civil, avec la mise en place de circuits enterrés d'eau et d'électricité, la réalisation de fondations profondes et la préparation du bloc usine qui accueille les pièces principales de la centrale : trois mois de ferraillage et 2.500 m3 de béton ont été nécessaires à la construction du "massif piédestal". En tout, 1,5 million d'heures de travail auront été réalisées. En exploitation, la centrale à cycle combiné gaz emploie 40 personnes au sein d'EDF et 20 supplémentaires dans les entreprises partenaires. A noter que l'impressionnante tour aéroréfrigérante de 125 mètres de hauteur, héritée de la centrale de 1970, est conservée. Elle permet le refroidissement des gaz grâce à l'eau du canal de l'Escaut, tout proche.

 

EDF s'est lancé dans un vaste plan de réduction de ses émissions de polluants. Entre 2013 et 2015, l'entreprise a arrêté progressivement ses unités les plus anciennes, soit neuf usines de 250 MW et une unité de 600 MW (Le Havre). En parallèle, l'électricien a mis en service plusieurs cycles combiné gaz, notamment à Blénod (Meurthe-et-Moselle), d'une puissance de 430 MW et deux à Martigues (Bouches-du-Rhône), d'une puissance totale de 930 MW. De même, pour exploiter ses turbines à combustion, qui n'interviennent que pour couvrir des pointes de consommation, EDF bâtit un centre de pilotage à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne) d'où six sites de production français seront monitorés.

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