Le groupe Coriance, filiale de l'énergéticien milanais A2A, mettra en service la centrale biomasse de Pierrelatte à la mi-novembre. L'installation, d'un coût de 59 M€, doit alimenter le réseau de chaleur de la ville, jusqu'ici pourvu par les eaux chaudes de l'usine Eurodif (enrichissement de l'uranium) qui a cessé son activité le 8 juin dernier.

L'arrêt du site d'enrichissement nucléaire Eurodif au Tricastin, au mois de juin 2012, pose des problèmes… au réseau de chaleur local. Les eaux chaudes issues du circuit de refroidissement des compresseurs de l'usine alimentaient en effet le réseau de Pierrelatte (Drôme) dont dépendent plus de 1.500 logements sociaux dans le quartier du Roc, 30 hectares de serres agricoles représentant plus de 300 emplois et la Ferme aux crocodiles, un parc zoologique privé qui abrite 400 reptiles dans des serres chauffées de 8.000 m². C'est finalement Coriance, un groupe francilien, gestionnaire de solutions thermiques, qui va apporter une solution : à la mi-novembre, il mettra en service une centrale biomasse d'une puissance de 12 MW électrique et de 30 MW thermiques. L'électricité fournie par combustion de bois sera revendue à EDF tandis que la chaleur alimentera le réseau.

 

L'installation, réalisée dans le cadre d'une mission de délégation de service public accordée jusqu'en 2032, a été conçue et construite par Areva, Leroux & Lotz (chaudières industrielles) sur un terrain de 6 hectares mis à disposition par le syndicat mixte d'aménagement rural de la Drôme. Elle emploiera une quinzaine de personnes et consommera annuellement environ 150.000 tonnes de matière première, pour moitié du bois d'origine forestière et pour moitié du bois de récupération et de tri. Elle devrait être alimentée par 62 producteurs, locaux pour la plupart, situés dans un rayon de 200 km. Une zone trop étendue pour certaines associations de défense de l'environnement qui estiment qu'au-delà de 50 km de distance parcourue en camion, le bois perd de son intérêt dans le bilan carbone. Les associations pensent que ce projet biomasse surdimensionné, conjugué à un autre gros projet à Laveyron (200.000 tonnes de bois par an), menacerait les forêts drômoises.

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