Le gouvernement ivoirien et un consortium franco-coréen, qui rassemble Bouygues Travaux publics, Dongsan Engineering et Hyundai Rotem, ont signé un accord pour la construction d'une ligne de chemin de fer afin de désengorger Abidjan, la capitale économique du pays. L'attribution de ce contrat, estimé à 500 M€, s'est faite en direct, hors appel d'offres, étant donné son caractère urgent.

C'est un vieux projet qui refait surface à Abidjan : congestionnée par la circulation automobile et les faibles capacités des transports, la capitale ivoirienne va finalement lancer la réalisation d'un train urbain, reliant le nord de l'agglomération à son aéroport, situé au sud. Le gouvernement a signé un accord avec le consortium franco-coréen porteur du projet, rassemblant Bouygues Travaux publics, Dongsan Engineering et Hyundai Rotem, portant sur la construction de l'importante infrastructure qui nécessitera de nombreux ouvrages d'art, dont onze ponts, afin de franchir la lagune.

 

Tracé Abidjan
Tracé Abidjan © Wikimedia Commons
Car la plus grande ville de tout l'ouest africain, qui compte environ 11 millions d'habitants (soit 20 % de la population de tout le pays) connaît une croissance perpétuelle et une urbanisation galopante. Située au bord du golfe de Guinée, elle est traversée par la lagune Ebrié et s'étend sur une douzaine de kilomètres du nord au sud et sur une dizaine d'est en ouest. Le contexte urbain est donc complexe pour les transports en commun. Dans un premier temps, c'est un tracé de 37 km qui sera concerné, reliant les quartiers populaires d'Abobo et Adjamé au nord, à Treichville au centre, et Port-Boüet au sud, où se situe l'aéroport international Félix-Houphouët-Boigny. Le montant des travaux est estimé à 500 M€ "sans aucun financement public", précise l'AFP.

 

Un marché négocié en direct
Un premier appel d'offres n'avait pas donné satisfaction, opposant les consortiums Bombardier et Samsung à Alstom-Bouygues et Systra. Les autorités ivoiriennes ont donc décidé de traiter de gré à gré avec un nouveau groupement d'entreprises françaises et coréennes, en raison de "l'urgence de cette réalisation" et du manque de temps pour lancer une nouvelle procédure de consultation. Des représentants des industriels avaient présenté leur projet au mois d'octobre 2013, espérant "être retenus pour avoir la possibilité de rendre un service à plus de 300.000 personnes tous les jours". Le chantier de construction de la voie ferrée urbaine devrait permettre la création de 1.000 emplois directs, et son exploitation, celle de 5.000 emplois permanents. Un second tronçon, reliant Yopougon à Bingerville, selon un axe perpendiculaire au premier, est envisagé après 2017.

 

Outre cet important chantier, Bouygues est également engagé dans la construction du troisième pont de la capitale ivoirienne (voir encadré). Le ministre des Transports, Gaoussou Touré, a annoncé que le transport lagunaire faisait également partie des priorités avec l'entrée en service de "bateaux-bus de dernière génération" grâce à l'arrivée de "compagnies de référence" et la construction de "quais dotés d'infrastructures modernes". La décongestion d'Abidjan est donc lancée.

 

Le pont Henri Konan Bédié :
Bouygues Construction est également en charge de la construction du troisième pont d'Abidjan. Ce vaste chantier comprend la conception, la réalisation et l'exploitation d'une liaison routière de 6,7 km de long franchissant la lagune Ebrié au moyen d'un pont de 1,5 km, en deux fois trois voies, entre le quartier Riviera (nord) et le quartier Marcory (sud). Les travaux comportent la création de remblais (4,7 km), d'une digue de 400 mètres et d'infrastructures autoroutières (péage, échangeur). L'entreprise bénéficiera d'un contrat de concession d'une durée de 30 ans et d'un montant de 232 M€. L'entrée en service du pont est prévue pour la fin de l'année après 25 mois de chantier.

 


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